Chapitre 865 : Chapitre 863 - Je ne tomberai pas.
La réponse à ma question ne vint pas rapidement, car ils ne comprenaient même pas que cela était quelque peu excessif. Mais même ainsi, alors que les adultes plus matures parvenaient à garder leur calme, le relativement plus jeune Orik avait la mèche courte.
« Nous aurions pu rendre tout cela public ! Et nous avons agi selon vos désirs, et pourtant vous osez proférer de telles paroles ! Pour qui vous prenez-vous ?! »
Son marteau frappa à nouveau le sol avec une puissance farouche, mais je ne reculai pas. Mes yeux se firent seulement plus étroits à ses paroles tandis que je fixais le roi Tharvin. Même son arrogance est un peu trop présente, et il a le droit de l'être. Sous tous les angles, il se montrait extrêmement respectueux d'une certaine manière,
surtout venant de celui qui décidera du flux du futur de ce monde. Avec la guerre à l'horizon, celui qui contrôle le flux des armes sera le maître du royaume, et Tharvin le sait, ce qui a gonflé son ego et l'a poussé à un autre niveau. Le calme habituel avait disparu, et ce que je vis dans ses yeux était la même pulsion de cupidité visible partout ailleurs.
Je suppose qu'avoir tous ces pouvoirs qui s'inclinent devant toi pour des armes a changé ta perception de ta position. Tout en pensant cela, j'esquissai un sourire narquois, mon regard croisant celui de ce roi, qui semble avoir une vision plus profonde de la direction que prend le monde, tant au niveau des royaumes qu'à celui des organisations. Mes yeux se tournèrent ensuite vers Valdris, qui continuait d'agir comme si tout était normal mais était celle qui éprouvait les sentiments les plus mélangés parmi tous ici.
Ma main se leva pour me frotter légèrement la tête, mais le roi ne répondit pas à mes paroles. D'une certaine manière, cela sous-entendait subtilement que je n'étais effectivement pas si important et que j'étais en effet insignifiant. Un petit rire s'échappa de ma bouche alors que le roi prit la parole.
« Si c'était votre maître, ce serait une autre affaire. Si c'était votre grand-père, ce serait une autre affaire. Mais pour un jeune comme vous, nous avons montré assez de respect. C'est vous, l'invité, qui semblez incapable de réfréner votre propre arrogance. »
Le roi Tharvin parlait d'une voix plutôt charmante, empreinte de sagesse. La seule raison pour laquelle il n'explose pas de colère pour m'emprisonner est que sa charmante fille est peut-être amoureuse de moi et que je pourrais devenir son gendre. C'est aussi la raison pour laquelle le prince retient davantage ses actions.
« Haaaaa... c'est agaçant. »
Je parlai enfin, les scrutant tous. Dans l'esprit du roi et du prince, ils font de leur mieux, et si je montre quoi que ce soit de plus par mes actes, il semble qu'ils ne seront pas plus malléables que cela.
« Nous avons pris du temps sur nos précieuses obligations pour venir à cette rencontre. Vous feriez mieux de vous rasseoir avant que toute cette réunion ne change. »
Le roi ordonna alors que je me tournais vers Valdris, mon expression redevenue calme alors que je demandais :
« Est-ce ainsi que l'on traite celui qui a sauvé votre fille ? »
Valdris tressaillit légèrement à mes paroles, son expression semblant se briser un instant, avant qu'elle ne prononce calmement :
« C'est à cause de tout ce que vous avez fait que vous avez été accueilli avec un tel respect ici. »
Ses paroles semblaient vouloir être professionnelles, mais le petit éclair dans ses yeux, la façon dont ses joues se contractèrent un instant, et mon sens détectant qu'elle serrait les poings lorsqu'elle s'opposait à moi montraient qu'elle ne voulait pas du tout être contre moi. Même s'opposer à moi était quelque chose qu'elle n'aimait pas du tout. Elle combat désespérément la raison contre les émotions.
Je secouai intérieurement la tête devant cette démonstration, sachant qu'en fin de compte, les émotions l'emporteraient. C'est toujours le cas. Et quand cela arrivera, elle sera celle qui se tordra de culpabilité et de désespoir pour ce qu'elle fait. Ainsi, finalement, je regardai à nouveau le roi, mon expression bien plus maîtrisée, et avec un sourire, je me retournai et m'éloignai.
C'est un acte très irrespectueux qui va sans aucun doute l'énerver. En d'autres temps, j'aurais adopté une autre approche. Mais si je veux que cette spectatrice qu'est Valdris passe enfin à l'action, alors je dois aussi prendre des mesures drastiques. Rien de tout cela n'est une action non planifiée.
Je n'ai pas passé la dernière nuit simplement à voyager et à contempler le ciel. Non, j'ai passé la dernière nuit à comprendre en profondeur comment ces deux femmes sous l'emprise des lignées sanguines fonctionnent. Passant du temps et utilisant mes sens pour comprendre pleinement leurs esprits, leurs réactions et comment elles pouvaient être contrôlées. J'ai aussi fait l'effort d'apprendre tout sur les autres.
Ainsi, cette situation qui se déroule maintenant n'est pas une surprise du tout. Parmi les plusieurs scénarios que j'avais prévus, celui-ci en faisait partie, et pour tirer le meilleur parti de la situation, je devais donner quelques coups de pouce ici et là pour obtenir le résultat final.
« Ce fut un plaisir de vous rencontrer tous. »
Je fis un geste de la main en signe d'adieu, dans un dernier mouvement irrespectueux, alors que je me dirigeais vers les portes. Avec mes sens, je perçus que tous les quatre étaient stupéfaits par ce geste, et il leur fallut une seconde avant que la réaction ne vienne.
« VOUS OSERIEZ ?! »
Ce n'était pas un cri, mais plutôt une déclaration de puissance contrôlée, qui me frappa droit à la tête, me faisant perdre momentanément ma concentration.
À l'instant même, une puissante vague se brisa derrière moi, semblant vouloir m'atteindre. Mon corps fut poussé en avant, la pression essayant de me plier à genoux, mais je résistai, tenant bon, utilisant chaque once de ma puissance pour lutter contre la force qui m'écrasait.
Mes genoux tremblaient, mon dos se courbait, de petits filets de sang commençaient à perler à mes oreilles et mes yeux, une fine ligne s'échappant aussi de ma bouche alors que, leur tournant le dos, je combattais cette pression injuste. Ma posture les choqua tous alors que je résistais à cette puissance, montrant ma volonté et mon désir suprême de ne pas tomber ici, défiant les normes mêmes de ce qu'ils pouvaient comprendre.
« Je... urgh !... ne... mrgh !... ne tomberai... pas... ici. »
Je murmurai entre mes dents serrées, et ce fut cette ultime parole, empreinte de douleur, qui brisa les dernières barrières dans l'esprit de Valdris.
« Assez ! »
Elle cria alors que son aura, au pic du Niveau Originel 10, jaillit, combattant celle du roi, la repoussant avec facilité tandis que mon corps retrouvait enfin un semblant d'équilibre. Mon regard était rempli de sang, mon corps vacillant alors qu'avec une dernière force, je me retournai. Même vidé de toute énergie, je fixai le roi.
L'homme tressaillit à mon expression. Ma volonté pure remplit la pièce, les choquant, la voyant utilisée à mon niveau, quelque chose bien au-delà d'eux. Pourtant, elle existait en moi.
Ils assistaient à l'un des rares phénomènes du monde. Mais ce n'était pas tout. Ma volonté, non tempérée et plus puissante que ce qu'ils pouvaient imaginer, s'abattit maintenant sur la pièce, faisant tressaillir les quatre.
Je ne leur avais pas seulement donné ma volonté. Mes yeux, semblant rougis, brillaient de force et de vaillance, plongeant profondément dans le regard du roi. Un instant, je vis une goutte de sueur perler sur son front. Ma volonté vibra et se tordit autour de nous, le monde entier semblant devenir sombre et vide derrière moi.
Mes mains tremblantes se levèrent un instant, pointant vers le roi. Aucun d'eux ne put prononcer un mot. Il sembla même que leur souffle s'arrêta alors que, pointant le roi, je parlai d'une voix arrogante.
« J'ai gagné. »
Et sur ces mots, toute ma force sembla m'abandonner alors que je commençais à m'effondrer vers l'avant. L'instant avant de toucher le sol, je sentis un corps doux venir me retenir, me maintenant en place, des mains à la fois douces et fermes, tandis qu'un doux parfum emplissait mes narines,
voyageant jusqu'à mon cerveau.
« Vous... »
Furent les mots de Valdris que j'entendis à mon oreille alors qu'elle soutenait mon corps affaibli, sans aucun doute très blessé.
« Un parfum magnifique... »
Je chuchotai apparemment à l'oreille de Valdris avant de perdre connaissance, laissant l'endroit entier dans un état de désarroi.
On dirait que la première phase de ce plan est en place.
Je songeai, reposant dans l'étreinte confortable de Valdris, après avoir rendu toute la situation tendue. Maintenant, je prévois de me reposer et de regarder tout se dérouler d'une belle manière.