Chapter 146 32.12 - Mid-Terms [Prologue]
Chapter 146 of 1033
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**Chapitre 146 32.12 - Examens de mi-semestre [Prologue]**
« NOOOOOON ! »
*Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir.*
L’esprit de Sylvie était emprisonné dans une litanie déchirante, un mantra désespéré qui résonnait en boucle dans son crâne comme une prière funèbre. Chaque répétition était un coup de poignard, chaque syllabe une tentative désespérée de repousser l’inévitable.
Les paupières closes, elle se mordit la lèvre inférieure avec une telle violence que le sang perla aussitôt, coulant en fines traînées écarlates sur le sol. Mais cette douleur physique n’était rien comparée à l’agonie qui lui déchirait la poitrine, à ce sentiment d’impuissance absolue qui menaçait de l’engloutir tout entière.
La jeune fille qui avait enfin trouvé sa raison d’être était sur le point de tout perdre, une fois de plus.
*Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir.*
Telle une marionnette aux fils coupés, elle parvint péniblement à rouvrir les yeux. Sa main tremblante se dirigea vers la joue d’Astron, allongé devant elle, et au contact de sa peau glacée, son cœur se serra un peu plus.
*Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir.*
Puis, sans qu’elle en ait conscience, une aura dorée commença à irradier de son corps, répondant à son désespoir.
Ses émotions à vif… Son trait unique réagissait — **[L’Autorité du Premier Seigneur]**.
Un miracle se produisit alors, né de sa supplication muette. La lumière vacillante en Astron, telle une braise ranimée par un souffle, se raviva peu à peu. La frontière ténue entre la vie et la mort s’estompa, et Sylvie se perdit dans ce processus sacré.
Elle agissait en pilote automatique, son mana jaillissant d’elle en vagues désordonnées.
Ses doigts bougeaient d’eux-mêmes, guidés par une force supérieure.
L’hémorragie interne ralentit progressivement, les tissus déchirés se reconstituant sous ses soins minutieux. Chaque mouvement était d’une précision chirurgicale, bien au-delà des capacités d’une simple étudiante en médecine.
Mais Sylvie ne se contenta pas de soigner les blessures superficielles.
Des filaments dorés émanèrent de ses paumes, s’enroulant autour du bras sectionné d’Astron. La reconnexion des vaisseaux sanguins, des nerfs, des muscles et des os exigeait une concentration inouïe.
On aurait dit qu’un maître guérisseur accompli œuvrait à travers elle, accomplissant l’impossible. Elle vérifia chaque suture, chaque alignement, ne tolérant aucune imperfection. Une fois le bras réattaché, il ne restait plus qu’une ultime étape.
La perte de sang massive avait plongé les organes vitaux d’Astron en défaillance, une condition presque toujours mortelle. Pourtant, Sylvie transcendait ces limites. Un miracle des plus rares se jouait sous ses yeux écarquillés.
Son mana luminescent enveloppa Astron tout entier, pénétrant jusqu’à la moindre fibre de son être. On aurait dit qu’elle tissait les fils de son existence, réparant la trame même de sa vie.
Alors qu’elle canalisait son énergie avec une détermination farouche, le miracle prit forme.
La lumière revint peu à peu dans le corps d’Astron, comme une aube naissante après une longue nuit. Le froid cadavérique qui l’habitait fit place à une douce chaleur, irradiant des mains de Sylvie vers chaque parcelle de son corps.
*Ah…*
Cette chaleur sous ses doigts la ramena lentement à la réalité. Sa transe se dissipa, et avec elle, la conscience du monde extérieur.
*Il va enfin bien.*
Un fragile sourire effleura ses lèvres pâles.
Quand Sylvie sentit la respiration d’Astron se stabiliser, elle sut qu’elle avait réussi.
« Dieu merci… »
Mais l’effort démesuré l’avait vidée de toute énergie. Sa vision se troubla, ses paupières devinrent lourdes.
« Astron… »
Dans un dernier souffle, elle murmura son nom, sa voix n’étant plus qu’un écho dans les ténèbres du donjon.
**BOUM !**
Puis, telle une fleur coupée, elle s’effondra sur lui, sa poitrine se soulevant à peine.
Son combat héroïque l’avait menée au bord de l’épuisement. Sylvie sombra dans l’inconscience, son corps frêle n’étant plus que le réceptacle d’un espoir miraculeusement réalisé.
C’était le jour où la future Sainte avait véritablement émergé… ((N1))
******
Après avoir encouragé Sylvie, l’instructrice la laissa seule. Expérimentée dans la gestion des élèves, elle savait qu’une présence intrusive ne ferait qu’aggraver son état.
*J’espère qu’elle y arrivera.*
La jeune femme avait visiblement un passé traumatique, un fardeau invisible qui la paralysait.
*J’aurais dû choisir quelqu’un de plus expérimenté.*
Son recrutement hâtif, fait sans véritable discernement, avait mis Astron en danger.
*Inutile de regretter maintenant.*
Pourtant, contre toute attente, elle perçut soudain une fluctuation des psions à l’intérieur de la barrière.
« Elle l’a vraiment fait. »
L’instructrice tourna la tête, le souffle coupé, assistant au prodige accompli par Sylvie.
*Je lui dois des excuses.*
Un mélange de fierté et de remords l’envahit face au talent brut de la jeune fille.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Alors qu’Astron reprenait des couleurs, quelque chose d’extraordinaire attira son attention.
Un pilier de lumière éclatant jaillit de Sylvie, transperçant les ténèbres du plafond du donjon. Un phénomène qu’elle n’avait jamais observé en des années de chasse et d’enseignement.
« Ceci… ? »
Une énergie phénoménale émanait de cette lumière. Ses yeux s’arrondirent alors qu’elle en comprenait la signification.
C’était le signe indubitable d’une intervention quasi divine. Elle avait côtoyé d’innombrables guérisseurs, mais un tel spectacle était inédit.
Que la jeune fille, pétrifiée par la peur quelques instants plus tôt, puisse générer un tel phénomène en disait long sur son potentiel exceptionnel.
« Quelqu’un qui pourrait un jour figurer parmi les [Vénérés]. »
À cette pensée, une pointe d’envie la traversa.
*Certains naissent vraiment sous une bonne étoile.*
Elle secoua la tête, honteuse de sa réaction puérile.
*À quoi je pense ? Suis-je une gamine ?*
Rongée par l’autocritique, elle s’approcha de Sylvie, inconsciente près d’Astron maintenant stable.
« Elle l’a vraiment sauvé. »
Elle savait que cet événement marquerait un tournant, tant pour l’académie que pour le monde.
« Elle mérite un peu de repos. »
Sur ces mots, elle souleva les deux jeunes corps et entama sa sortie du donjon, levant les yeux vers le ciel.
« Je me surprends soudain à vouloir retrouver ma jeunesse… »
********
On dit qu’à l’approche de la mort, votre vie défile devant vos yeux.
Les rêves inaccomplis, les regrets cuisants, les espoirs déchus — tout remonte à la surface.
Et face au néant, on veut vivre ; on a peur.
Dans un monde peuplé d’êtres surpuissants, la mort rôde à chaque coin de rue.
À moins d’être fort ou préparé, elle peut vous faucher en un clin d’œil.
Et je sais que je ne suis pas fort.
Pas assez pour réaliser mes ambitions, pas assez pour défier la mort.
Alors je m’y étais préparé, armé contre les périls à venir.
Ou pas.
Non, c’est faux ; je me trompais.
Je n’étais pas assez préparé.
J’étais arrogant.
J’étais négligent.
Les yeux rivés au plafond blanc, ces pensées défilaient dans ma tête.
*J’ai frôlé la mort.*
Les événements du donjon me revinrent en mémoire, et je serrai les poings.
*J’ai été négligent.*
Le fait qu’en l’absence d’incidents dans le jeu, j’aie sous-estimé la menace des contractés démoniaques…