Hunter Academy Revenge Of The Weakest

Unknown

Chapter 749 - 171.2 - Catching Up

Chapter 749
Chapter 749 of 1033
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Chapitre 749 - 171.2 - Retrouvailles

Chapitre 749 - 171.2 - Retrouvailles

« Astron. »

La voix de Sylvie fendit le silence du couloir académique, ferme dans son intention mais légèrement tremblante, trahissant malgré elle le tourbillon d'émotions qui l'agitait. Elle le vit interrompre sa marche d'un mouvement fluide, pivotant vers elle avec cette grâce caractéristique qui lui était désormais naturelle. Ses yeux gris-argent, habituellement si impassibles, rencontrèrent les siens avec une intensité nouvelle, et pendant un instant suspendu, le temps sembla s'immobiliser entre eux.

« Sylvie », répondit-il de sa voix toujours égale, ce timbre doux mais empreint d'une gravité qui lui était propre. Il l'accueillit d'un simple hochement de tête, son regard stable et pourtant différent—plus précis, plus conscient. Ou peut-être était-ce simplement sa perception à elle qui avait changé ?

La respiration de Sylvie s'emballa imperceptiblement alors qu'elle analysait ses traits avec une attention nouvelle. Elle avait bien sûr remarqué ces changements auparavant, de manière fugace—cette posture plus assurée, cette confiance subtile qui émanait désormais de sa personne—mais là, face à lui, la transformation lui apparut dans toute son évidence. Il y avait en lui quelque chose d'indéfinissable, une intensité contenue qui frôlait le... charisme ? Son visage semblait plus mature, ses expressions plus nuancées, sa simple présence plus imposante. Ce n'était pas qu'une question d'apparence—il dégageait désormais une aura, quelque chose qu'elle peinait à conceptualiser.

Pendant un bref instant, elle sentit ses certitudes vaciller. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement, mais les mots lui manquèrent. Elle se ressaisit rapidement, ramenant de force ses pensées à la raison. Ce n'était décidément pas le moment de perdre contenance.

« Où vas-tu ? » questionna-t-elle, forçant sa voix à rester stable malgré les battements précipités de son cœur qu'elle sentait résonner jusque dans ses tempes.

Astron l'observa un instant, son regard inébranlable mais non dépourvu d'une certaine bienveillance. « À la cafétéria », finit-il par répondre, son ton aussi constant que le flux d'une rivière paisible.

« La cafétéria ? » répéta machinalement Sylvie, son esprit s'emballant immédiatement. Ses nerfs s'enflammèrent, mais elle persista, refusant de laisser filer cette opportunité. « Dans ce cas... Puis-je t'accompagner ? »

Astron haussa imperceptiblement un sourcil, une infime lueur de curiosité traversant son regard habituellement si impassible. « Tu as faim ? »

« Oui », répondit Sylvie un peu trop vite, avant d'ajouter : « Je n'ai pas vraiment pris de petit-déjeuner ce matin. » Le mensonge lui brûlait les lèvres, mais elle le jugea nécessaire. Elle soutint son regard, s'efforçant de paraître naturelle malgré le tumulte intérieur qui l'agitait.

Astron la considéra un long moment, son expression restant parfaitement lisse. Puis, avec un hochement de tête presque imperceptible, il indiqua le couloir devant eux. « Très bien. Allons-y ensemble. »

Sylvie se mit en marche à ses côtés, le rythme synchronisé de leurs pas résonnant doucement dans le corridor désert. Ses doigts se crispèrent sur la sangle de son sac alors qu'elle tentait de calmer le chaos de ses émotions, tout en percevant le bourdonnement ténu de son [Autorité] en périphérie de sa conscience. Elle captait ses émotions—calmes, mesurées, stables comme la surface d'un étang par jour sans vent. C'était paradoxalement apaisant et déstabilisant à la fois.

Alors qu'ils progressaient côte à côte, Sylvie se surprit à lancer des regards furtifs vers Astron, le silence entre eux s'épaississant progressivement. Ce calme ne semblait aucunement le gêner—sa démarche assurée et son visage serein témoignaient d'une aisance parfaite dans ce mutisme partagé. Mais pour Sylvie, chaque seconde de silence supplémentaire alourdissait l'atmosphère, comme un poids invisible sur ses épaules.

Elle savait pertinemment qu'Astron n'avait jamais été grand bavard. Ni en classe, ni pendant les entraînements, ni dans les moments informels. Mais aujourd'hui, alors qu'elle avait tant de questions brûlant ses lèvres—sur l'académie, sur Irina, sur ce qu'il était devenu pendant ces vacances—ce silence lui paraissait presque insupportable.

Sa prise sur son sac se resserra alors qu'elle cherchait désespérément un sujet de conversation, quelque chose de banal qui ne semblerait pas intrusif. Finalement, prenant une inspiration profonde, elle se résolut à briser ce silence oppressant.

« Que penses-tu des récents changements à l'académie ? » lança-t-elle, s'efforçant de garder sa voix légère et naturelle. « C'est plutôt brutal, non ? »

Astron tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux violets aussi impénétrables que d'habitude, avant de reporter son attention devant eux. « En effet », concéda-t-il simplement, sur un ton pensif.

Encouragée par cette réponse, Sylvie poursuivit : « Je veux dire, entre le nouveau programme, les mesures de sécurité renforcées et tous les ajustements dans le calendrier du tournoi, on dirait que tout bascule d'un coup. »

Astron inclina légèrement la tête, son regard se perdant au loin comme s'il envisageait quelque chose au-delà de leur conversation. « L'académie s'adapte », déclara-t-il après un moment de réflexion. « Ils se préparent à quelque chose, visiblement. »

« À quelque chose ? » relança Sylvie, inclinant la tête avec une curiosité non feinte. « À quoi donc ? »

Astron haussa légèrement les épaules, son expression demeurant inchangée. « Nous le découvrirons en temps voulu », répondit-il avec son calme habituel. « Après tout, c'est précisément à cela que sert notre entraînement. »

Sylvie hocha lentement la tête, ses paroles résonnant profondément en elle. Elle n'insista pas, sentant intuitivement qu'il n'en dirait pas plus, même s'il en savait davantage. Astron n'était pas du genre à parler pour ne rien dire, et elle avait appris à respecter cette particularité, même si elle la laissait souvent avec plus de questions que de réponses.

Tandis qu'ils poursuivaient leur marche, le poids de ses déclarations planait entre eux. Les pensées de Sylvie dérivèrent vers son propre entraînement estival, vers l'expression grave du directeur lorsqu'il leur avait exposé les mutations de leur monde. Il n'avait jamais été explicite—Jonathan excellait dans les sous-entendus—mais l'urgence sous-jacente dans sa voix avait été impossible à ignorer.

« Sylvie, le monde n'est pas aussi stable qu'il y paraît. Des changements majeurs s'annoncent—plus importants que tout ce que tu as connu, plus vastes que ce que ton imagination peut concevoir. Tu dois être prête à les affronter, à les surpasser. C'est la raison pour laquelle je t'ai poussée si intensément. »

Ses paroles s'étaient gravées en elle, résonnant en harmonie avec les nouvelles capacités de son [Autorité]. Elle les avait ressenties dans chaque fibre de son être durant ces séances d'entraînement éprouvantes, dans la façon dont sa connexion avec cette force ancienne s'était affinée, précisée. Le monde changeait, et elle changeait avec lui—qu'elle le veuille ou non.

Maintenant, marchant aux côtés d'Astron, elle percevait comme un écho lointain de cette même urgence. Son comportement avait changé, sa présence s'était intensifiée, sa détermination semblait plus ferme. Quoi qu'il ait vécu pendant ces vacances, cela l'avait transformé tout comme son propre entraînement l'avait métamorphosée. Et pourtant, il paraissait si serein, si maître de lui face à ces bouleversements.

Sylvie l'observa discrètement du coin de l'œil. « Tu ne sembles pas inquiet », murmura-t-elle, presque malgré elle.

Astron tourna brièvement son regard vers elle avant de fixer à nouveau le couloir devant eux. « S'inquiéter est improductif », répondit-il avec son pragmatisme caractéristique. « Se préparer est bien plus utile. »

Ses mots, bien que simples, portaient une vérité qui serra la poitrine de Sylvie. Il n'avait pas tort, mais cette rationalité ne rendait pas pour autant l'incertitude moins oppressante.

Les portes de la cafétéria apparurent enfin, le bourdonnement des conversations devenant progressivement audible à mesure qu'ils approchaient. Sylvie laissa échapper un léger soupir, le poids de leur échange s'estompant légèrement au profit de préoccupations plus immédiates.

Les portes de la cafétéria s'ouvrirent, et Sylvie suivit Astron à l'intérieur. La vaste salle grouillait d'une énergie vivante, mêlant conversations animées et rires spontanés en une symphonie estudiantine. De longues tables alignées accueillaient des groupes d'élèves répartis par affinités ou par niveaux, certains échangeant des notes de cours, d'autres partageant des ragots, d'autres encore simplement en train de se détendre entre deux sessions.

Le regard de Sylvie parcourut la salle d'un mouvement circulaire. Malgré cette apparente vitalité, elle percevait clairement les divisions sous-jacentes. Alors que la majorité des étudiants se contentaient des repas standards de la cafétéria, une portion non négligeable de leurs camarades privilégiait les restaurants haut de gamme disséminés dans l'enceinte académique. Les élèves issus de familles influentes ou fortunées évitaient souvent cet espace communautaire, laissant la place à un mélange hétéroclite d'étudiants de divers milieux—ceux pour qui la praticité primait, ceux qui appréciaient la convivialité du lieu, ou ceux qui choisissaient simplement d'ignorer les clivages sociaux de l'Académie.

Alors qu'elle et Astron rejoignaient la file d'attente, Sylvie ressentit une brève sensation de réconfort. L'atmosphère chaleureuse et bruyante de la cafétéria contrastait agréablement avec la tension subtile de leur conversation précédente. Mais ce répit fut de courte durée lorsqu'un étrange silence commença à se propager à travers la salle.

Cela commença subtilement—quelques regards furtifs dirigés vers eux, des chuchotements qui s'amplifièrent progressivement. Puis le phénomène s'intensifia, jusqu'à ce que le brouhaha habituel de la cafétéria soit remplacé par un silence pesant. Sylvie se raidit instinctivement, son [Autorité] vibrant légèrement en périphérie de sa conscience. Elle n'avait même pas besoin de cette capacité pour percevoir le changement ; le poids collectif de tous ces regards était palpable.

Elle tourna légèrement la tête, analysant la salle du regard. Des dizaines d'étudiants observaient leur direction—non pas elle, mais bel et bien lui. Leurs expressions variaient de la simple curiosité à la méfiance déclarée, de l'admiration béate à l'inconfort manifeste. Certains échangeaient des chuchotements inaudibles, mais dont l'intention ne faisait aucun doute.

'Encore cette réaction...' pensa Sylvie, ressentant une oppression dans sa poitrine alors que son [Autorité] captait les émotions environnantes. La curiosité dominait—une vibration électrique d'intérêt parcourant l'air comme une onde. Mais sous cette surface, d'autres sentiments plus sombres affleuraient. De la rancœur. De la suspicion. Une admiration teintée de crainte.

Astron, fidèle à lui-même, demeurait impassible. Son expression ne changea pas d'un iota, sa posture resta parfaitement détendue. S'il percevait ces regards—et il devait forcément les percevoir, vu leur intensité—il n'en laissa rien transparaître. Il se contenta d'attendre son tour dans la file avec le même calme imperturbable qui le caractérisait.

Sylvie, quant à elle, ne pouvait s'empêcher d'en être affectée. Son [Autorité] rendait impossible d'ignorer les courants émotionnels complexes qui les entouraient, chaque sentiment la tirant comme autant de cordes invisibles reliées à son esprit.

De la jalousie, émanant d'un groupe d'étudiants plus âgés postés près d'un pilier, leurs regards aigus trahissant leur irritation face à son ascension soudaine.

De l'admiration, venue de quelques élèves plus jeunes, leurs yeux brillants alors qu'ils se parlaient à voix basse en le désignant discrètement.

De l'inconfort, provenant d'un cercle de filles de niveau supérieur qui observaient Astron avec des expressions vaguement hostiles, comme si sa simple présence bouleversait l'ordre établi.

Et puis il y avait cette envie, discrète mais omniprésente, imprégnant l'atmosphère autour d'eux comme une brume persistante.

Sylvie reporta son attention sur Astron, émerveillée par son apparente indifférence face à ce spectacle.

Se peut-il qu'il s'en moque vraiment ? s'interrogea-t-elle, bien qu'elle connaisse déjà la réponse. Ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à ce genre de réactions en sa présence, et ce ne serait certainement pas la dernière. Sa nature réservée et mystérieuse l'avait toujours distingué, mais désormais, avec cette présence nouvelle et cette aura indéfinissable, il semblait impossible à quiconque de l'ignorer.

« Tu ne devrais pas te laisser affecter par le regard des autres », déclara soudain Astron, sa voix calme traversant les pensées agitées de Sylvie comme une brise stable au milieu d'une tempête.

Sylvie cligna des yeux, surprise par cette intervention inattendue. Elle leva les yeux vers lui, scrutant son visage à la recherche d'un indice. Son regard restait fixé droit devant lui, son expression inchangée, mais il y avait dans son ton quelque chose de résolu, d'immuable.

« Peu importe à quel point ta puissance peut croître », poursuivit-il, sa voix basse mais empreinte d'une conviction sans faille, « si tu continues à te laisser influencer par les autres, tu resteras toujours enchaînée, quelle que soit ta force réelle. »

Sylvie sentit sa respiration se bloquer sous le poids de ces paroles. Elle ouvrit la bouche, incertaine de la réponse à apporter, mais les mots lui manquèrent. À la place, son esprit s'emballa, sa déclaration résonnant en elle comme un coup de tonnerre lointain mais puissant.

« C'est... », finit-elle par bafouiller, sentant une chaleur fugace monter à ses joues. Elle resserra son emprise sur la sangle de son sac, baissant les yeux un instant avant de forcer son regard à retrouver le sien. « C'est... plus facile à dire qu'à mettre en pratique. »

Astron tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux violets aussi calmes que d'habitude rencontrant les siens. Son expression était dépourvue de tout jugement, ne révélant qu'une compréhension silencieuse. « C'est vrai », admit-il simplement. « Mais c'est nécessaire. Si tu dépenses ton énergie à t'inquiéter de ce que les autres pensent de toi, tu perdras de vue ce qui compte véritablement. »

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