Hunter Academy Revenge Of The Weakest

Unknown

Chapter 796: Chapter 184.2 - Understanding

Chapter 796
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Chapitre 796 : Chapitre 184.2 - Compréhension

L'air frais du soir enveloppa Sylvie comme une étreute délicate lorsqu'elle franchit le seuil du dortoir, ses mèches encore humides dessinant de légères volutes à chacun de ses pas. La température avait chuté avec le crépuscule, et la brise nocturne susurra contre sa peau, lui arrachair un frisson qu'elle tenta de contenir en resserrant les pans de sa veste. Ses pensées, auparavant dispersées, se cristallisèrent soudain lorsqu'elle distingua la silhouette familière d'Astron, immobile au centre de la cour comme s'il faisait partie du paysage.

Comme à son habitude, Astron paraissait parfaitement insensible au froid, sa posture décontractée et son regard énigmatique suggérant qu'il aurait pu attendre là toute la nuit sans la moindre impatience. Ses prunelles violettes pivotèrent vers elle avec une précision mécanique lorsqu'elle s'approcha, et il esquissa un mouvement de tête à peine perceptible en guise de salutation.

« Salut », lança Sylvie, injectant dans ce simple mot une tonalité qu'elle espérait dégagée, bien qu'une pointe de nervosité s'y glissât malgré elle.

Astron répondit par un nouveau hochement de tête, son visage demeurant un masque impénétrable. « Sylvie. »

Elle ressentit une envie irrépressible de se tortiller sous son regard pénétrant, une frustration sourde grésillant au fond de son crâne. 'Pourquoi est-ce toujours comme déchiffrer un code crypté pour comprendre ce qu'il rumine ?' songea-t-elle avant de repousser violemment cette pensée. Ce n'était décidément pas le moment de laisser ses émotions prendre le dessus.

« Ça te dérangerait si je te raccompagnais ? » proposa-t-elle en désignant l'allée gravillonnée qui serpentait à travers le campus.

Astron inclina légèrement le menton avant d'entamer une marche mesurée, sans prononcer un mot. Sylvie interpréta ce silence comme une acceptation et ajusta son pas au sien. Le crissement sec des graviers sous leurs semelles devint la seule ponctuation de leur progression, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus supporter le mutisme.

« Alors... comment s'est déroulée ta journée ? » entama-t-elle sur un ton qu'elle voulait désinvolte. « Rien de marquant ? »

Astron lui jeta un bref coup d'œil avant de reporter son attention sur le chemin. « Routine », répondit-il avec concision. « Cours. Entraînement. Aucune variation notable. »

« Ah, bien sûr », acquiesça Sylvie en hochant vigoureusement la tête. « Tout le monde doit se réhabituer au rythme du semestre. Ces premières semaines ont toujours un côté... chaotique, tu ne trouves pas ? »

Un murmure indistinct lui servit de réponse, la posture déliée d'Astron contrastant avec son expression de marbre. Sylvie se surprit à enchaîner les banalités, comme si le flot continu de paroles pouvait noyer l'étrange tension qui l'étreignait.

« Et les séminaires du professeur Eleanor, hein ? » poursuivit-elle avec un rire forcé. « Elle n'y va pas de main morte avec ses exercices - deux blocs complets dès la reprise ! J'ai cru que la moitié de l'amphi allait s'effondrer d'épuisement. Tu t'en es sorti comment, toi ? »

« En étant attentif », formula Astron avec une simplicité désarmante.

Sylvie laissa échapper un petit rire étouffé, repoussant une mèche rebelle tout en l'observant à la dérobée. « Tu rends ça si facile », commenta-t-elle, feignant la légèreté.

« Pourquoi ? »

Elle exhala profondément, sentant ses épaules se relâcher imperceptiblement au rythme de leur marche synchronisée. La trivialité de l'échange apaisait progressivement les nœuds qui s'étaient formés dans sa poitrine au fil de la journée. Mais alors qu'ils avançaient, une pensée irrépressible jaillit, et avant même d'en mesurer la portée, les mots lui échappèrent.

« Tu sais », commença-t-elle d'une voix soudain plus fragile, « j'ai... du mal à fixer mon attention ces derniers temps. Sur le travail, les études, même pendant les cours. C'est comme si ma concentration fuyait constamment par des brèches invisibles. »

Astron tourna vers elle son regard améthyste, empreint d'une curiosité clinique. « Consommation excessive de réseaux sociaux ? » questionna-t-il avec une froideur analytique.

Sylvie cligna des paupières, déconcertée par cette interrogation inattendue. « Euh... seulement pendant les pauses révision », admit-elle après une hésitation. « Rien d'excessif, vraiment. »

« Exposition fréquente à du contenu fragmenté ? » poursuivit Astron, pivotant légèrement la tête pour la scruter avec plus d'acuité. « Vidéos condensées, formats ultra-courts ? »

Sylvie pencha la tête, mima une réflexion théâtrale avant de secouer négativement les cheveux. « Non, plutôt l'inverse. Je privilégie les formats longs, quand je consomme du contenu. »

Astron l'étudia un instant, son front légèrement plissé. « Dans ce cas », articula-t-il avec une lenteur calculée, « ton déficit attentionnel ne relève pas d'un conditionnement externe. L'hypothèse d'une désynchronisation circadienne ou d'une dépendance aux stimuli dopaminergiques rapides est improbable. »

Sylvie battit des cils à plusieurs reprises, un rire nerveux lui échappant. « Une désynchronisation... quoi ? » répéta-t-elle, perplexe. « Tu parles chinois, là. »

« Les micro-contenus formatent le cerveau à anticiper des récompenses immédiates », expliqua Astron avec une patience méthodique. « Cela altère la capacité à soutenir l'attention sur des tâches prolongées. Mais puisque ton cas diffère... »

Il marqua une pause stratégique, son regard s'ancre dans le sien avec une intensité qui lui coupa le souffle. « ...alors la distraction provient d'un élément présent dans ton environnement éducatif. »

Sylvie sentit son diaphragme se contracter sous l'impact de cette déduction, ses doigts se crispant sur la lanière de son sac. La justesse implacable de son analyse la laissa sans voix pendant plusieurs secondes.

'C'est toi.'

La pensée jaillit comme un éclair, brûlante et incontrôlable, mais elle se mordit l'intérieur de la joue avant qu'elle ne franchisse la barrière de ses lèvres. Une chaleur diffuse monta à ses pommettes, l'obligeant à détourner les yeux vers les cailloux scintillants sous leurs pas.

« Possible », concéda-t-elle finalement d'une voix qu'elle voulait neutre. « Ou alors c'est juste la fatigue cumulative. Tu connais ces débuts de semestre - tout s'accumule d'un coup. »

Astron émit un son vaguement approbateur, bien que son regard persista à la scruter quelques secondes de trop. Sylvie perçut son pouls s'accélérer tandis qu'ils progressaient, son esprit tournoyant dans un tourbillon de pensées indicibles.

'Pas seulement en cours', réalisa-t-elle, la gorge étranglée. 'Chaque fois que tu es dans mon champ de vision.'

Mais formuler cette vérité à voix haute...

L'idée même la paralysait.

Alors elle opéra une diversion stratégique.

« Je connais un endroit qui pourrait t'intéresser. Une nouveauté sur le campus. »

Astron arqua un sourcil d'un millimètre, manifestant ainsi le summum de sa curiosité. « Précise. »

« Le Nexus », annonça Sylvie en indiquant une bifurcation. « Un complexe polyvalent que l'académie vient d'inaugurer. Salles d'étude, espaces détente, caféteria - le package complet. Et le plus beau ? Tarifs étudiants, pas de stress budgétaire. »

Un grognement neutre lui servit de réponse, le visage d'Astron restant un bloc de granit expressif. « Montre », ordonna-t-il avec sa concision habituelle.

Sylvie esquissa un sourire en accélérant l'allure vers la structure futuriste. Le Nexus dominait le paysage - une architecture de verre et d'acier baignée d'une luminescence tamisée, son activité frémissante perceptible même à distance. Le bourdonnement des systèmes automatisés se mêlait au chuchotis des étudiants comme une symphonie technologique.

L'intérieur tenait toutes ses promesses. Le hall principal, vaste et aéré, se divisait en zones distinctes : ici des cubicules vitrés pour l'étude solitaire, là des salons conviviaux aux sièges moelleux. Des drones-service glissaient silencieusement, distribuant breuvages et encas avec une efficacité robotique, créant une ambiance à mi-chemin entre le salon high-tech et le monastère numérique.

Elle guida Astron vers un îlot de tranquillité, à l'écart du flux principal. La lumière y était tamisée à dessein, le murmure environnant filtré par une ingénierie acoustique invisible. Un servomécanicien s'approcha en silence, son châssis chromé luisant discrètement.

« Accueil protocolaire activé », déclara-t-il d'une voix synthétique mais chaleureuse. « Souhaitez-vous consulter le menu ? »

Sylvie interrogea Astron du regard. « Envie de quelque chose ? »

« Thé noir. Standard. »

Elle opina et se tourna vers l'automate. « Doublez la commande, avec un honeycake en supplément, merci. »

Un bip de confirmation retentit avant que l'unité ne s'éclipse. Astron inspecta les lieux avec une attention méthodique, son regard balayant chaque détail.

« Inauguration récente ? » questionna-t-il, une infime nuance d'intérêt colorant sa voix monocorde.

Sylvie joua avec une mèche en confirmant. « Toute neuve. Découverte hier. L'info a circulé par mail, mais visiblement peu ont pris la peine d'explorer. »

Un grognement approbateur. « Calme optimal. Ratio espace/occupation favorable. Choix logique. »

Elle sourit en sirotant son infusion. « Exactement ce que je cherchais après... l'incident de la cafétéria. Un lieu sans... interférences. »

Les yeux violets se rivèrent sur elle, intenses. « Interférences ? »

Elle hésita, revoyant mentalement la cohue de midi - les regards insistants, les questions intrusives, l'oppressante attention de ce redoutable senior obsédé par les snacks.

Sa tasse rencontra la table avec un cliquetis précis, ses doigts traçant des cercles fantômes sur la surface.

« Oui. Des interférences. »

« Pertinence avec le sujet à aborder ? »

Sylvie inspira profondément, sentant ses terminaisons nerveuses s'enflammer sous sa peau. Mais la présence impassible en face d'elle agissait comme un ancrage.

« Directement corrélé », admit-elle en soutenant son regard.

Le silence s'épaissit entre eux, le poids du regard d'Astron l'encourageant à poursuivre.

« Qu'est-il advenu de Maya-senpai ? »

La question tomba comme une lame.

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