Hunter Academy Revenge Of The Weakest

Unknown

Chapter 798 Chapter 184.4 - Understanding

Chapter 798
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Chapitre 798 - Chapitre 184.4 : Compréhension mutuelle

Chapitre 798 - Chapitre 184.4 : L'éveil des vérités

« Quelque chose - ou plutôt quelqu'un - a capturé Senior Maya à cette époque, n'est-ce pas ? Et tu es parti la sauver sans attendre les renforts. »

Les pupilles d'Astron ne frémirent pas, mais son silence éloquent en disait plus long que toutes les paroles. Ce mutisme obstiné constituait une réponse à part entière, confirmant implacablement les soupçons qui la rongeaient.

Sylvie se pencha imperceptiblement vers l'avant, sa voix gagnant en fermeté tout en perdant en chaleur. « Mais pourquoi cette omerta ? Pourquoi n'avoir alerté aucune autorité ? Même l'académie... Ils n'auraient jamais abandonné une élève du calibre de Maya. Une enquête officielle aurait été ouverte. Ils auraient mobilisé des-- »

La main d'Astron s'éleva dans un geste à la fois las et implacable, interrompant net son flot de paroles. Son regard s'adoucit d'un degré, mais sa voix prit une densité qui écrasa dans l'œuf toute velléité de protestation. « Crois-tu sincèrement qu'ils m'auraient accordé ne serait-ce qu'une once de crédit ? » questionna-t-il, son timbre feutré mais chargé d'une amertume millésimée. « Un bleu de première année prétendant qu'une senior s'est fait enlever par une entité inconnue ? Sans la moindre preuve tangible ? »

Sylvie se recula comme brûlée, ses doigts se crispant sur le rebord ébréché de sa tasse de thé tandis qu'un raz-de-marée de pensées contradictoires l'assaillait. À vrai dire, je ne maîtrise guère les arcanes bureaucratiques ni les procédures institutionnelles. Ces considérations terre-à-terre avaient toujours été étrangères à son quotidien. Pourtant, malgré son ignorance, la logique implacable d'Astron résonnait terriblement juste. Connaissant le fonctionnement sclérosé de l'académie - et plus largement de la cité toute entière - il était aisé d'imaginer son témoignage balayé d'un revers de main condescendant.

Néanmoins, le poids de ses sous-entendus persistait, installant un inconfort viscéral dans son plexus solaire. Elle le dévisagea à nouveau, sa voix aussi tremblante qu'une feuille d'automne mais déterminée. « Dans ce cas... quelle créature l'a capturée ? »

Les prunelles violettes d'Astron vacillèrent, traversées par une ombre fugace mais indéniable. « Précisément, » murmura-t-il avec une douceur trompeuse, « voilà la seconde raison pour laquelle j'ai gardé le silence. »

Sylvie fronça les sourcils jusqu'à en avoir mal, sa curiosité mêlée à une appréhension grandissante. « Explique-toi, » exigea-t-elle en se penchant dangereusement au-dessus de la table. « Quelle sorte de monstre était-ce ? »

Astron marqua un temps de réflexion délibéré, son visage devenant un masque impénétrable. Lorsqu'il rompit enfin le silence, sa voix était un mélange troublant de calme et d'intensité contenue. « Parce que la vérité... défie toute logique, » articula-t-il posément. « Une réalité que personne n'aurait acceptée, quelles que fussent les preuves apportées. »

La respiration de Sylvie se bloqua dans sa trachée, son pouls s'emballant tandis qu'elle scrutait son visage à la recherche du moindre signe de tromperie. Chaque syllabe prononcée portait un poids métallique qui alourdissait l'atmosphère, et son malaise s'intensifiait exponentiellement. « Qu'as-tu découvert au juste ? » souffla-t-elle, sa voix réduite à un filet rauque.

Le regard perçant d'Astron la transperça comme une lame alors qu'il poursuivait son récit. « Durant mes investigations, j'ai reconstitué ses derniers déplacements - traqué chaque résidu de mana, chaque indice microscopique. Et... pour condenser des semaines de recherches en une phrase : j'ai abouti à une conclusion inévitable. »

La cage thoracique de Sylvie se contracta douloureusement, son esprit tourbillonnant dans l'attente fébrile de la révélation.

« Les coupables n'étaient pas de simples contractants démoniaques, » déclara finalement Astron, son ton égal mais teinté d'une froideur minérale. « Mais un vampire ancestral. Un spécimen qui dormait depuis plusieurs siècles... et que quelque chose avait réveillé. »

Les pupilles de Sylvie se dilatèrent jusqu'à ressembler à des soucoupes, son souffle coupé net. « Un vampire... ancestral ? » bégaya-t-elle, son timbre déformé par un mélange d'incrédulité et de terreur primitive.

« Exactement, » confirma Astron avec une simplicité déconcertante, son regard aussi stable qu'un roc battu par les flots. « Un Ancien - infiniment plus puissant et dangereux que les pâles copies qui errent dans notre époque moderne. Ce sont des reliques vivantes d'un âge révolu, des entités qui n'auraient jamais dû ressurgir. Pourtant, l'un d'eux s'était éveillé. Et Maya est tombée entre ses griffes. »

L'esprit de Sylvie devint le théâtre d'un chaos indescriptible, la révélation s'abattant sur ses épaules comme une chape de plomb. Un vampire ancestral... L'idée même semblait absurde, tout droit sortie des contes macabres qu'on raconte aux enfants désobéissants. Pourtant, le sérieux métallique dans la voix d'Astron, l'intensité presque palpable de son regard, ne laissaient aucune place au scepticisme.

« Mais comment... comment as-tu seulement pu la localiser ? » questionna-t-elle, incapable de maîtriser le tremblement de ses cordes vocales.

L'expression d'Astron demeura d'un calme olympien. « La tâche fut ardue, » concéda-t-il. « Les traces étaient ténues, presque évanescentes. Mais je les ai suivies sans relâche. Chaque empreinte, chaque indice, jusqu'à ce que je la retrouve. »

Sylvie le fixa avec une fascination horrifiée, un mélange paradoxal d'admiration et de répulsion l'envahissant. Il pousse toujours les limites trop loin, songea-t-elle, ses doigts tremblotants s'accrochant au bois de la table comme à une bouée de sauvetage. « Et tu l'as... affronté ? » laissa-t-elle échapper avant même de réaliser qu'elle parlait. « Le vampire ? »

Astron inclina la tête d'un mouvement mesuré, son regard aussi tranchant qu'une lame de rasoir. « Oui, » admit-il, son timbre contrôlé mais chargé d'ombres indicibles. « Mais ce combat ne ressemblait en rien à ce que ton imagination pourrait concevoir. »

Sylvie se pencha en avant malgré elle, son cœur battant à tout rompre tandis qu'elle buvait ses paroles.

« J'ai surpris le vampire en pleine cérémonie rituelle, » détailla Astron, chaque mot pesé comme sur une balance alchimique. « Il venait tout juste d'émerger de sa torpeur séculaire et se trouvait dans un état de faiblesse critique. C'est la seule raison pour laquelle j'avais une chance, aussi infime fût-elle. »

Il marqua une pause théâtrale, ses doigts effleurant la surface de la table comme pour y retracer les souvenirs gravés au fer rouge. « Je lui ai tendu une embuscade. Ce ne fut pas une victoire facile - rien ne l'est face à une entité aussi ancienne et redoutable - mais j'ai réussi à l'anéantir avant qu'il ne recouvre toute sa puissance. »

La respiration de Sylvie s'arrêta net, son cerveau peinant à assimiler l'information. « Tu... tu l'as exterminé ? » murmura-t-elle, sa voix réduite à un souffle. L'idée qu'Astron ait pu triompher d'une créature aussi légendaire paraissait surréaliste, mais la gravité absolue de son ton rendait toute incrédulité impossible.

« Oui, » confirma-t-il avec une simplicité déconcertante, son regard inébranlable. Puis son visage se ferma, son timbre se chargeant soudain d'une lourdeur funèbre. « Mais ce ne fut que le début de nos ennuis. La situation a... considérablement dégénéré. »

Un nœud se forma dans la poitrine de Sylvie, ses mains devenant moites à l'approche de la révélation.

« Le vampire était en plein processus de transformation, » poursuivit Astron implacablement. « Il convertissait Maya - la changeant en son semblable. Lorsque je l'ai tué, le processus s'est interrompu... à mi-parcours. »

Les yeux de Sylvie s'arrondirent démesurément, sa bouche s'ouvrant en un " O" parfait de stupeur. « À mi-parcours ? » répéta-t-elle mécaniquement, les mots flottant dans l'air comme des spectres.

Astron acquiesça d'un mouvement lent, son visage empreint d'une gravité funèbre. « Exactement. Maya s'est retrouvée... altérée. Ni tout à fait humaine, ni complètement vampire. Un état liminal, un entre-deux monstrueux. C'est cette énergie hybride que tu as perçue en elle. Le dernier vestige de la malédiction vampirique. »

Sylvie sentit son esprit vaciller, submergé par un tsunami d'incrédulité et de confusion. Un vampire ancestral. Astron l'affrontant en solo. Maya transformée en... quoi exactement ? L'ensemble formait un cauchemar trop grotesque pour être réel. Pourtant, en plongeant son regard dans celui d'Astron, elle n'y trouva que la froide certitude de la vérité.

Elle secoua la tête comme une somnambule, sa voix brisée par l'émotion. « Je... Je ne trouve même pas les mots. Un vampire ? Maya devenue... ça ? C'est juste... » Sa voix se brisa net, sa gorge se serrant douloureusement.

« Incroyable ? »

« Oui. »

« Je ne peux guère te contredire sur ce point. »

Incroyable.

Elle l'aurait certainement pensé si ces révélations provenaient de quelqu'un d'autre.

Mais le connaissant, elle savait qu'il ne mentirait jamais sur un sujet aussi grave.

Alors elle avala péniblement sa salive, ses ongles s'enfonçant dans la table tandis qu'elle luttait pour réguler sa respiration saccadée. Il ne mentirait pas. Pas à ce sujet. Si Astron affirme que c'est vrai, alors cela doit être vrai.

Sylvie scruta intensément les prunelles violettes d'Astron, cherchant désespérément la moindre faille, mais son regard demeurait aussi stable qu'un roc battu par la tempête. Elle avala difficilement, rassemblant son courage pour poser la question qui la rongeait. « Alors... son état devant l'infirmerie ce jour-là... »

Astron hocha la tête, sa voix calme mais chargée d'un poids émotionnel considérable. « Oui, elle luttait contre sa nature vampirique. »

La poitrine de Sylvie se serra douloureusement tandis que le souvenir de cette scène refaisait surface - la tension déformant les traits de Maya, cette lueur inquiétante dans son aura. « Mais... » hésita-t-elle, son timbre aussi fragile que du verre, « pourquoi n'es-tu pas intervenu ? »

« Pourquoi je n'ai pas interféré ? » répéta Astron, son ton aussi coupant qu'une lame, faisant écho à ses propres interrogations.

« Exactement, » approuva Sylvie, sa confusion palpable. « La situation était objectivement dangereuse. »

« Tu as parfaitement raison, » concéda Astron, son regard s'aiguisant comme une épée qu'on dégaine. « Et c'est précisément pour cette raison que je n'ai pas "rien fait". »

Sylvie cligna des yeux à plusieurs reprises, son souffle coupé par cette réponse énigmatique. « Pardon ? » murmura-t-elle, incapable de suivre son raisonnement tortueux.

Astron exhala un soupir las, l'ombre d'un sourire - dépourvu de toute joie - effleurant ses lèvres. « Les émotions humaines, » philosopha-t-il, sa voix adoptant soudain une tonalité presque méditative. « Elles sont d'une complexité vertigineuse. Mais parfois... leur essence se révèle d'une simplicité désarmante. »

Alors qu'il prononçait ces mots, il leva la paume vers le ciel, faisant apparaître une fragile chaîne de mana qui scintillait faiblement dans la pénombre. Les mailles palpitaient d'une lueur surnaturelle, leur mouvement fluide mais délibéré. Sylvie observa, fascinée, tandis qu'il tirait légèrement sur le lien énergétique, le faisant se tendre avec un bourdonnement silencieux de puissance contenue.

« Senior Maya a droit à son autonomie, » déclara Astron avec une conviction inébranlable. « Et je ne serai pas éternellement présent pour la sauver. Si elle souhaite véritablement vivre libre, elle doit apprendre à dompter sa nature par elle-même. »

Il marqua une pause significative, son regard perçant s'accrochant au sien alors qu'il poursuivait son raisonnement. « Donner un poisson à un affamé est un acte charitable. Cependant-- »

La voix de Sylvie coupa net sa phrase, complétant sa pensée avec une tonalité presque respectueuse. « Mais lui enseigner à pêcher, c'est lui offrir les moyens de sa propre survie. »

Astron esquissa un hochement de tête approbateur, une lueur de satisfaction traversant son regard. « Précisément. Si j'intervenais systématiquement, elle ne développerait jamais les compétences nécessaires. Elle resterait éternellement dépendante d'un sauveur extérieur. Et ce n'est ni la vie qu'elle désire, ni celle qu'elle mérite. »

Les doigts de Sylvie se détendirent imperceptiblement, effleurant le bord de la table tandis qu'elle digérait péniblement ses paroles. Il a raison... mais l'accepter reste insupportable. Observer quelqu'un lutter contre une telle abomination sans intervenir - c'est contraire à tous mes instincts.

« Mais supposons qu'elle... » La voix de Sylvie se brisa, trahissant son angoisse. « Supposons qu'elle perde le contrôle ? Qu'il arrive l'irréparable parce que tu auras choisi de ne pas agir ? »

« Alors ce sera un risque qu'elle aura consciemment assumé, » répondit-il avec une douceur trompeuse. « Et un risque que je partagerai avec elle si ce jour arrive. Mais le premier pas lui appartient. Elle doit choisir de combattre - non pour moi ou quiconque, mais pour elle-même. »

Sylvie sentit son souffle se bloquer dans sa poitrine, ses mots résonnant en elle comme un glas. Ils portaient une vérité fondamentale qui la perturbait profondément, même si cette sagesse l'effrayait. Il croit en elle avec une ferveur absolue.

Et cette réalisation, paradoxalement, l'irritait plus que tout.

« M'accorderait-il la même confiance inconditionnelle ? »

Cette question lancinante...

Une fois encore, elle avait refait surface.

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