Hunter Academy Revenge Of The Weakest

Unknown

Chapter 1005 236.2 - Divine

Chapter 1005
Chapter 1005 of 1033
Loading...

Chapitre 1005 236.2 - Divin

Les lourdes portes de l'infirmerie se refermèrent dans un soupir derrière Sylvie, le bourdonnement des protections magiques s'estompant progressivement tandis qu'elle franchissait le seuil de pierre usé par le temps. L'air frais du soir caressa délicatement ses joues, charriant avec lui l'odeur caractéristique de la pluie sur les vieilles pierres du campus, ainsi que les échos lointains des élèves s'entraînant dans les champs inférieurs.

Elle exhala longuement, libérant un souffle qu'elle n'avait même pas réalisé retenir depuis plusieurs minutes.

Et puis—

Une silhouette nonchalamment adossée à un réverbère capta immédiatement son attention.

Pendant un bref instant, son esprit refusa d'enregistrer cette présence. La lumière dorée du couchant baignait toute la scène d'une teinte argentée, la brise légère jouant avec les plis de sa cape, créant une illusion où il semblait presque se fondre dans le décor environnant.

Mais alors il bougea—se redressa avec fluidité—et elle put enfin distinguer l'éclat doré caractéristique de son regard perçant.

Sa respiration se bloqua instantanément dans sa poitrine.

«…Frère ?»

Il sourit avec une aisance déconcertante, comme s'ils avaient minutieusement planifié cette rencontre depuis des semaines. Sa cape, qu'elle ne reconnaissait pas, arborait désormais un emblème inédit—un soleil à demi levé sur un horizon lointain, brodé avec une précision remarquable sur son épaule droite.

Aube du Solstice.

Les yeux de Sylvie papillonnèrent brièvement vers ce symbole mystérieux, une lueur de confusion fugitive traversant son visage avant qu'elle ne parvienne à maîtriser son expression.

Léonard se détacha du réverbère avec une grâce décontractée, glissant les mains dans les poches de son manteau. « Je me disais bien que je te trouverais ici, » déclara-t-il d'une voix posée.

Son ton était léger, familier—mais Sylvie, qui le connaissait depuis l'enfance, ne manqua pas la façon dont son regard analytique la parcourut des pieds à la tête, évaluant chaque détail. Pas de manière critique ou jugeante. Mais avec une sorte de... fière satisfaction.

« Tu m'observais pendant l'examen ? » demanda-t-elle en croisant les bras sur son sac de soins, adoptant une posture à moitié défensive, à moitié méfiante.

Léonard émit un ricanement chaud et grave. « Pas à l'intérieur, bien sûr. Je n'aurais jamais interféré avec une évaluation officielle. » Il inclina légèrement la tête. « Mais oui, en effet. On m'a informé que les aspirants guérisseurs passaient leurs examens aujourd'hui. Je tenais à voir comment ma petite sœur se débrouillait. »

Les lèvres de Sylvie tremblèrent malgré tous ses efforts pour les maintenir neutres. « Tu aurais pu m'envoyer un simple message, tu sais. »

Léonard haussa les épaules avec nonchalance. « Ça n'aurait pas eu le même impact. » Son regard s'adoucit soudain, les reflets dorés de ses iris captant magistralement les derniers rayons du soleil couchant. « Et puis... je tenais à voir ça de mes propres yeux. Rien ne vaut l'observation directe. »

Elle hésita un instant—puis demanda, d'une voix légèrement plus basse : « Et alors ? Quel est ton verdict ? »

Il sourit avec assurance. « Tu étais bonne. Bien plus que bonne, en réalité. Tu n'as pas paniqué sous pression, tu n'as pas forcé les procédures, et surtout, tu n'as gaspillé aucune goutte de mana inutilement. Celui ou celle qui t'enseigne mériterait une augmentation. »

Sylvie détourna rapidement le regard, espérant dissimuler la légère rougeur qui lui montait aux joues malgré elle.

Cela n'aurait pas dû avoir d'importance. Elle n'avait fondamentalement pas besoin de validation extérieure. Et surtout pas de la sienne.

Et pourtant...

Une petite chaleur persistante s'installa quelque part derrière son sternum, refusant de disparaître.

« Merci, » murmura-t-elle finalement, sur un ton plus doux qu'elle ne l'aurait souhaité.

Léonard s'avança de quelques pas mesurés, ses bottes souples ne produisant aucun son sur la pierre polie par les siècles, s'arrêtant à une distance respectueuse mais significative. Sans envahir son espace personnel—mais assez près pour que sa présence physique devienne indéniable.

« Tu as considérablement mûri, » constata-t-il, presque comme s'il pensait à voix haute. « Plus forte mentalement. Plus intelligente dans tes approches. Je suis sincèrement fier de toi. »

La poitrine de Sylvie se serra douloureusement à ces mots, et elle se maudit intérieurement pour l'importance qu'elle continuait à leur accorder malgré tout.

Elle tenta de détourner la conversation vers un sujet plus neutre—n'importe quoi pour échapper à cette intensité émotionnelle. « Tu as rejoint les éclaireurs maintenant ? » demanda-t-elle en désignant discrètement l'emblème énigmatique sur sa cape.

Léonard afficha un sourire énigmatique, une lueur rusée traversant brièvement son expression par ailleurs détendue. « Pour le moment, oui. L'Aube du Solstice recrute activement en ce moment. On m'a assigné spécifiquement à ce secteur. » Il jeta un coup d'œil théâtral autour de lui, feignant l'indifférence. « Assez pratique comme coïncidence, tu ne trouves pas ? »

Sylvie ne répondit pas immédiatement, laissant un silence calculé s'installer.

Un sous-entendu étrange, presque menaçant, semblait se cacher derrière ses paroles apparemment anodines. Simple coïncidence—ou élément d'un plan plus vaste ?

Elle l'étudia avec une attention accrue, mais le masque parfait de Léonard ne présenta aucune faille détectable.

Pas pour l'instant, en tout cas.

« Pratique en effet, » acquiesça-t-elle finalement, maintenant soigneusement un ton neutre et impassible.

Le sourire de Léonard s'élargit presque imperceptiblement aux coins des lèvres.

Il savait pertinemment qu'elle ne gobait pas entièrement son histoire.

Et curieusement, cela semblait lui convenir parfaitement.

Il avait encore tout le temps nécessaire.

Il tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux avec cette même affection désinvolte qui les caractérisait depuis l'enfance.

Sylvie repoussa sa main avec un petit souffle agacé, mais la tension palpable entre eux sembla s'apaiser légèrement.

« Allez, viens, » dit Léonard en se tournant vers le chemin principal du campus. « Tu es libre maintenant, non ? Allons prendre un vrai repas. Je t'invite. »

Sylvie hésita un bref instant avant de se résoudre à marcher à ses côtés, leurs pas s'ajustant inconsciemment l'un à l'autre.

*****

Tandis qu'ils progressaient côte à côte, leurs pas créant un rythme régulier sur les dalles anciennes, les pensées de Léonard défilaient à toute vitesse sous son apparente nonchalance.

« Elle s'est éveillée bien plus tôt que nos prévisions les plus optimistes, » analysa-t-il mentalement, ses yeux dorés mi-clos sous les derniers rayons du soleil. « Et il semble évident que quelqu'un d'autre l'a déjà remarqué. »

Impossible—absolument inconcevable—qu'il ait pu manquer un détail aussi crucial, lui qui avait été personnellement choisi par Sa Sainteté en personne.

Cette vague énergétique à peine perceptible qu'il avait ressentie en approchant de l'infirmerie n'était ni un artefact sensoriel ni une simple coïncidence.

C'était une résonance spirituelle authentique.

Réelle. Tangible. Si subtile que même les mages les plus expérimentés l'auraient ignorée—mais pas lui. Pas celui qui avait été spécifiquement formé pour détecter la naissance silencieuse des pouvoirs ancestraux tissés dans le sang et les os.

Bien entendu, Léonard avait toujours su.

Dès ce premier regard échangé alors qu'ils n'étaient encore que des enfants balbutiant des prières à la lueur tremblotante des bougies, il avait immédiatement su qu'elle était différente.

Différente—et divinement choisie.

Le destin qu'elle portait en elle transcendait celui d'une simple guérisseure ou d'une érudite confinée dans l'ombre protectrice de l'Académie.

Il était infiniment plus lourd.

Plus ancien que les pierres fondatrices de leur civilisation.

Imprégné de fils prophétiques tissés bien avant leur conception même.

Il jeta un regard latéral discret vers Sylvie, qui commentait avec légèreté les particularités du personnel de l'infirmerie—un sourire innocent aux lèvres tandis qu'elle mimait avec humour comment un instructeur grincheux s'était plaint des « jeunes qui gaspillent leur potentiel » tout en pansant maladroitement sa propre main brûlée.

Elle riait doucement, les reflets du soleil couchant jouant dans ses cheveux, son expression enfin délivrée de toute méfiance.

Et sous cette apparence de pure innocence, palpitaient les battements sourds d'une puissance immense et encore à moitié endormie.

Le sourire de Léonard conserva son apparente désinvolture, sa posture resta détendue—mais intérieurement, il exhala avec une nuance de résignation plutôt que de satisfaction.

« Puisque les anciens accords sont désormais annulés, » pensa-t-il en marchant à un rythme délibérément lent, « autant qu'elle s'éveille pleinement au plus vite. »

Il reporta son regard vers l'horizon, au-delà des cerisiers en pleine floraison et des arches majestueuses de la cour centrale de l'Académie.

« Nous ne pouvons absolument pas nous permettre de gaspiller un tel potentiel. »

Les anciens pactes—ceux qui l'auraient enfermée dans un avenir de rituels contraignants et de soumission forcée—n'étaient plus que cendres froides. Détruits par nécessité stratégique.

Elle n'était plus une simple monnaie d'échange politique.

Elle représentait désormais une arme stratégique potentielle.

C'est alors que la voix de Sylvie perça doucement le silence confortable qui s'était installé entre eux, teintée d'une curiosité sincère.

« Dis-moi, frère, » demanda-t-elle en le regardant du coin de l'œil avec une feinte désinvolture, « ce symbole sur ton épaule... ça représente quoi exactement ? »

Léonard ralentit imperceptiblement son pas, comme s'il ne se souvenait qu'à cet instant de la présence de l'emblème.

Il suivit son regard vers le demi-soleil artistiquement brodé sur sa cape—l'insigne distinctif de l'Aube du Solstice scintillant faiblement dans la lumière déclinante.

« Ah, ça..., » dit-il en tapotant négligemment l'emblème de deux doigts, adoptant un ton délibérément détaché.

Il lui offrit un sourire en coin, trop naturel pour être totalement sincère.

« C'est la marque de ma nouvelle affectation. Je suis officiellement éclaireur pour eux maintenant. »

Les sourcils parfaitement dessinés de Sylvie se haussèrent légèrement, un mélange complexe d'intérêt sincère et de suspicion latente traversant son expression. « Un éclaireur ? Vraiment ? »

Léonard émit un petit rire amusé. « Pas exactement le rôle de chasseur de primes auquel tu t'attendais, hein ? »

Elle secoua lentement la tête, continuant à l'observer avec attention. « Je dois avouer que je ne t'imaginais pas dans une organisation comme... celle-là. »

« L'Aube du Solstice ? » compléta-t-il avec une fausse désinvolture.

Sylvie répondit par un hochement de tête mesuré.

Léonard haussa les épaules avec une nonchalance étudiée, comme s'il s'agissait du choix professionnel le plus banal qui soit. « C'est une guilde relativement récente. Plus spécialisée que les autres. Notre rôle consiste principalement à identifier les talents prometteurs et à les orienter vers les voies qui leur conviennent le mieux. » Il marqua une pause calculée. « Tu sais comment c'est en ce moment—avec les récentes incursions, toutes les organisations cherchent désespérément de nouveaux éléments prometteurs. »

Le visage de Sylvie s'assombrit légèrement à l'évocation des récentes incursions, mais elle garda ses commentaires pour elle.

Léonard enchaîna avec une fluidité parfaite, redirigeant habilement la conversation vers des eaux plus légères. « Je suppose que je fais partie des privilégiés. Je voyage à travers les régions, je rencontre des talents intéressants, et... peut-être que je repère quelques pépites avant que les grandes guildes ne puissent les récupérer. »

Use ← → arrow keys to navigate chapters