Prologue - I Got Possessed As I Was Criticizing A Nationalistic Light Novel
Prologue - Je me suis fait posséder en critiquant un light novel nationaliste
Prologue - Je me suis fait posséder en critiquant un light novel nationaliste
[Concours de critiques] Franchement, l'auteur a l'air d'un taré qui se délecte de vanter sa propre nationalité, héhé. On dirait qu'il se branle littéralement en écrivant des passages sur la supériorité coréenne.
Le concours autorisait presque toutes les critiques, mais ce piètre écrivain aurait vraiment dû modérer son patriotisme exacerbé. Il franchissait carrément les limites du raisonnable, à croire qu'il avait avalé un drapeau coréen.
Voici grosso modo comment était construit l'univers absurde de son roman :
Un météore avait frappé la Terre en l'an 2000, donnant naissance à des personnes dotées de super-pouvoirs. Mais bizarrement, ces pouvoirs n'apparaissaient que chez les enfants nés après cette date ? Quelle coïncidence pratique pour la narration...
Pour gérer cette situation, chaque pays avait créé une académie de super-pouvoirs. L'histoire se déroulait principalement à l'« Académie Sejong », un établissement coréen dont le nom dégoulinait de patriotisme à plein tube. Pourtant, paradoxalement, le roman alignait des personnages féminins de toutes nationalités comme s'il s'agissait d'un catalogue de conquêtes internationales.
Oh, mon Dieu, la Corée serait donc le paradis des surhumains ? My ass. Lmaoooo. Franchement, si j'avais des super-pouvoirs, je me serais barré aux États-Unis illico presto. Les petits merdeux surhumains de Corée n'avaient qu'à rester dans leur trou à merde nationaliste.
L'auteur voulait vraiment nous faire croire que les autres pays étaient si nuls comparés à la Corée ? C'est à se demander s'il n'avait jamais mis les pieds ailleurs que dans sa chambre.
Probablement conscient des critiques potentielles, l'écrivain avait créé une sorte de zone tampon sur l'île Sejong où, magie du nationalisme, les pouvoirs surhumains progressaient en un an ce qui prenait dix ans ailleurs. Une exclusivité 100% coréenne, bien sûr, parce que pourquoi pas.
Je ne savais même pas si cet élément aurait un impact sur l'intrigue. À mon avis, l'auteur aurait probablement terminé son histoire avant que j'arrive à ce point, lol. De toute façon, le protagoniste était trop occupé à collectionner les filles comme des Pokémon : sa classe, les autres classes, même celles d'autres académies. Un vrai chasseur de dot et alpha male sorti tout droit des fantasmes d'un incel.
Attention, je n'écrivais pas cette critique juste pour cracher gratuitement sur son œuvre. Enfin, pas seulement. C'était juste un roman harem académique basique avec une bonne dose de supériorité nationale mal placée.
Niveau originalité, le groupe de vilains s'appelait « l'Association Secrète ». Évidemment, leur chef était une mignonne, parce que dans ce genre d'histoire, même les méchants doivent être mignons. Était-ce une vraie société secrète ou juste un club de vilains en culottes courtes ? Mystère. Mais des élites, ça oui, parce que la médiocrité n'aurait pas été assez glamour.
Je me demandais s'il y aurait des personnages secondaires pour déclarer plus tard : « Le piment coréen est tellement épicé et génial ! » avec l'enthousiasme d'un présentateur télé. Ah, et bien sûr, le traditionnel cadre toujours ignoré par le groupe. Pauvre type, condamné à faire de la figuration éternelle.
On pouvait déjà deviner le scénario : l'amie d'enfance du MC, crush et déléguée de classe, finirait comme simple concubine dans son harem. Même la chef des méchants rejoindrait son gynécée personnel. Lololol. Quelle surprise.
J'avais prévu d'écrire 5700 mots, mais franchement, j'arrête là. Ça ne vaut vraiment pas mon temps.
Tout ceci, c'est exactement ce que j'avais écrit dans ma critique.
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C'était l'alerte inattendue que j'ai reçue ce jour-là.
ㅇㅇ(180.21) Je t'envoie un bon pour un burger bulgogi Mom's Touch. Donne ton mail.
ㅇㅇ(34.89) Mon mail ? Mais le bulgogi, c'est abusé comme récompense...
ㅇㅇ(180.21) Mail, KakaoTalk ID ou Discord, ça marche !
Machinalement, j'ai envoyé mon mail sans trop réfléchir.
Puis j'ai ouvert le message suivant :
C'est toi qui as écrit ^5700^, hein ?
« ...Quoi ? » ai-je murmuré, perplexe.
Oui, c'est moi, l'écrivain nationaliste, héhé. La voix dans le message semblait étrangement satisfaite.
« Non, attends... » ai-je bafouillé, sentant un mauvais pressentiment.
Bienvenue dans le monde des nationalistes, lèche-bottes !
« Putain— » C'est tout ce que j'ai pu dire avant que...
Je me suis retrouvé membre malgré moi de l'organisation secrète maléfique, « Gobelin ». Comme quoi, il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de vengeance d'un auteur vexé.