Chapter 195 - Revision Interface
Hunter Academy Revenge Of The Weakest
Translation Status
CompletedConfidence Score
Validation
PassedOriginal Translation
Title
Chapitre 195 - 43.3 : Il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler
Content
<h1>Chapitre 195 - 43.3 : Il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler</h1> <p>Chapitre 195 - Chapitre 43.3 : Il y a des choses qu'on ne peut pas contrôler</p> <p>« Mademoiselle, vous m'entendez ? »</p> <p>Dans l'atmosphère aseptisée de la chambre d'hôpital, les paupières de Sylvie s'entrouvrirent avec lenteur, révélant un regard encore embrumé par les souvenirs traumatisants.</p> <p>La lumière clinique des néons suspendus au plafond inondait la pièce d'une clarté artificielle qui accentuait la pâleur des murs. En battant des cils pour s'acclimater à cette luminosité agressive, elle prit conscience de sa position allongée sur un lit d'hôpital aux draps d'un blanc immaculé.</p> <p>La réalité de sa situation lui revint aussitôt en mémoire avec la brutalité d'un coup de massue, et ses pupilles se dilatèrent sous l'effet d'une terreur rétrospective.</p> <p>Le flot écarlate qui avait jailli... L'aura meurtrière émanant de cette silhouette masquée... Le dernier souffle d'Astron...</p> <p>Ces images se bousculaient dans son esprit avec une netteté si cruelle qu'elle en éprouvait un vertige nauséeux. Le poids de ces événements pesait sur sa poitrine comme une enclume, et son cœur se mit à battre à un rythme effréné. Quand elle tenta de parler, sa voix émergea fragile et chevrotante.</p> <p>« J-je vous entends... », murmura-t-elle d'un ton éteint, tandis que son regard fuyant parcourait nerveusement la pièce comme pour y trouver un refuge contre les visions cauchemardesques qui la hantaient.</p> <p>Une infirmière au visage bienveillant, vêtue d'une blouse d'un bleu hospitalier impeccable, s'approcha du lit avec un sourire professionnellement rassurant. « Vous êtes à l'hôpital d'Arcadia. Vous avez subi un choc important, mais soyez sans crainte, vous êtes parfaitement en sécurité ici. »</p> <p>'En sécurité.'</p> <p>Ce mot résonna dans le crâne de Sylvie comme une promesse creuse. Malgré les paroles apaisantes, une angoisse tenace continuait de lui vriller les entrailles. L'asepsie même de l'environnement, loin de la rassurer, ne faisait qu'accentuer son sentiment d'être une bête traquée enfermée dans une cage stérile.</p> <p>Tandis que l'infirmière procédait à la vérification routinière de ses constantes vitales, l'esprit de Sylvie sombrait dans un abîme de culpabilité. Elle se répétait inlassablement qu'elle aurait pu - qu'elle aurait dû - empêcher cette tragédie, comme si ressasser ces pensées pouvait modifier le cours des événements passés.</p> <p>Astron agonisant, l'homme au masque implacable, le sol maculé de sang - ces visions défilaient en boucle dans son esprit telle une pellicule de film maudite qu'elle ne parvenait pas à arrêter.</p> <p>'J'aurais dû être plus vigilante. J'aurais dû refuser de m'impliquer dans cette histoire.'</p> <p>Jamais auparavant elle n'avait ressenti des émotions aussi violentes et contradictoires. La haine pure qui émanait de cet inconnu masqué était si palpable que, même rétrospectivement, elle en avait des frissons d'horreur.</p> <p>Mais le pire restait le souvenir de ce qui avait suivi. Le jeté de sang, les cris déchirants qui avaient résonné...</p> <p>Même s'il s'agissait de Mason, même si c'était un adepte des démons... La scène avait été d'une brutalité insoutenable. Elle revoyait encore avec une précision macabre l'expression de terreur absolue qui avait figé les traits de Mason dans ses derniers instants, comme s'il avait vu la mort venir et l'avait reconnue.</p> <p>C'était à glacer le sang.</p> <p>Mais par-dessus tout, c'était un sentiment de culpabilité écrasante qui l'étreignait à la pensée d'avoir été, même indirectement, responsable de cette mort. Ce poids moral lui semblait presque insupportable à porter.</p> <p>Alors que Sylvie luttait contre ce tourbillon d'émotions contradictoires, la porte de la chambre s'ouvrit avec discrétion, laissant entrer l'officière Margaretta dont la démarche calme et mesurée contrastait avec le chaos intérieur de la jeune fille.</p> <p>« Mademoiselle Sylvie, j'espère sincèrement que votre état s'améliore », salua Margaretta avec un hochement de tête empreint de professionnalisme, tout en notant immédiatement la détresse non dissimulée dans le regard de la jeune femme. Ses recherches préalables dans les bases de données lui avaient confirmé l'identité de Sylvie et son statut d'étudiante à la prestigieuse Académie des Chasseurs d'Arcadia.</p> <p>Sylvie répondit par un faible mouvement de tête, toujours prisonnière du choc post-traumatique. Malgré la réserve naturelle de Margaretta, celle-ci dégageait une certaine empathie rassurante.</p> <p>« Je suis l'officière Margaretta de la Sécurité Locale des Éveillés. Le capitaine Harlan m'a personnellement chargée de recueillir votre témoignage concernant les événements récents. Lorsque vous vous sentirez prête, nous pourrons aborder les détails de cette affaire. Votre contribution pourrait s'avérer déterminante pour notre enquête », expliqua Margaretta d'une voix douce mais néanmoins ferme.</p> <p>Sylvie inspira profondément, tentant de rassembler ses esprits. Bien que les murs de la chambre semblent se rapprocher menaçants autour d'elle, elle comprenait l'importance cruciale de son témoignage. Même terrassée par la peur, elle savait qu'elle devait cette vérité à la mémoire des disparus.</p> <p>'C'est la moindre des choses que je puisse faire pour lui.'</p> <p>Même si son meurtrier présumé avait peut-être péri, elle voulait au moins s'assurer qu'Astron aurait droit à une sépulture digne.</p> <p>« Je ferai tout mon possible pour vous aider », déclara Sylvie d'une voix qui avait retrouvé une certaine fermeté. Sur cette assurance, Margaretta entama son interrogatoire, demandant d'abord à connaître les circonstances exactes de l'enlèvement.</p> <p>Sylvie décrivit alors minutieusement les événements, depuis leur arrivée dans la ville pour ce qui devait être un simple voyage scolaire jusqu'à l'embuscade tendue par leurs agresseurs. Puis vint le récit déchirant des derniers instants d'Astron.</p> <p>« Un instant, s'il vous plaît. » Margaretta interrompit brusquement Sylvie au moment où celle-ci prononçait le nom d'Astron. « Pourriez-vous répéter le nom de votre camarade, s'il vous plaît ? »</p> <p>Sylvie marqua une pause pour reprendre son souffle avant d'articuler avec difficulté : « Il s'appelait Astron Natusalune. » Le simple fait de prononcer ce nom fit trembler ses lèvres, et des larmes silencieuses commencèrent à perler au bord de ses cils. La douleur de cette perte était encore trop vive, trop récente pour être contenue.</p> <p>En réponse, Margaretta actionna prestement sa tablette numérique, parcourant les dossiers avec une dextérité impressionnante. Sylvie aperçut alors la photo d'Astron apparaître sur l'écran - un cliché issu des archives officielles que Margaretta consultait pour vérifier d'éventuelles mises à jour.</p> <p>À cet instant précis, les traits de Margaretta se crispèrent en une expression de reconnaissance soudaine. Elle venait de se remémorer le jeune homme transporté d'urgence vers cet hôpital. La correspondance était frappante.</p> <p>'Serait-ce possible ?'</p> <p>Son esprit analytique se mit en marche. Si c'était bien lui, alors les probabilités qu'il soit décédé étaient infimes. Malgré ses blessures apparentes, Margaretta avait pu distinguer à travers sa vision entraînée les flux de mana circulant dans son corps, signe indubitable de vitalité.</p> <p>En attendant que Sylvie reprenne conscience, elle avait eu tout le loisir d'observer ce jeune homme plus attentivement. La teinte unique de ses iris - ce violet si particulier - correspondait parfaitement, tout comme l'ovale parfait de son visage.</p> <p>Il faut dire que le jeune homme avait une beauté remarquable, et Margaretta avait cette particularité de cataloguer mentalement les physiques les plus avantageux.</p> <p>Après tout, dans ce métier où elle était quotidiennement confrontée à l'horreur sous ses formes les plus crues, elle avait besoin de ce genre de distractions mentales pour préserver sa santé psychique. Si ce visage ne figurait pas parmi ses préférés, il méritait sans conteste une place dans son top cinquante - ce qui, venant d'elle, constituait un compliment non négligeable.</p> <p>« Attendez, je crois qu'il y a un malentendu », reprit Margaretta d'un ton subitement plus chaleureux. « Il est possible qu'Astron soit toujours en vie. En fait, il se pourrait bien qu'il soit actuellement soigné dans cet hôpital. »</p> <p>Les yeux de Sylvie s'écarquillèrent démesurément à cette révélation, et une onde de mana intense enveloppa instantanément tout son corps dans un halo énergétique.</p> <p>-SWOOSH !</p> <p>Avant même que Margaretta n'ait pu achever sa phrase, Sylvie avait déjà bondi hors du lit avec la rapidité d'une flèche, filant vers la porte dans un élan irrépressible. La soudaineté de cette réaction surprit même Margaretta, pourtant habituée aux comportements imprévisibles.</p> <p>Plutôt que de tenter de la retenir, Margaretta se contenta d'observer son départ avec un sourire empreint de compassion.</p> <p>Elle aurait pu exiger plus de précisions ou insister pour garder Sylvie en observation, mais elle comprenait trop bien l'urgence viscérale qui animait la jeune fille. Parfois, l'espoir - même ténu - constituait la seule bouée de sauvetage dans la tempête.</p> <p>Sylvie parcourut les couloirs interminables de l'hôpital avec une détermination farouche.</p> <p>« Hé ! Les courses sont interdites dans les couloirs ! »</p> <p>Les protestations du personnel soignant se perdaient dans son sillage alors qu'elle zigzaguait entre les brancards et les visiteurs, poussée par une seule pensée : retrouver Astron.</p> <p>Alors qu'elle prenait un virage serré, son cœur fit un bond dans sa poitrine : là, devant elle, se tenait Astron - vivant, respirant, bien que partiellement bandé - en train de sortir d'une chambre voisine.</p> <p>C'était bien lui, sans l'ombre d'un doute. Ces mêmes yeux qui l'avaient regardée pour la dernière fois, ces mêmes cheveux qu'elle avait crus à jamais figés dans son souvenir, cette même aura qu'elle reconnaissait entre mille.</p> <p>'Il vit. Il est vraiment vivant. Mon Dieu, il est vivant.'</p> <p>Sans la moindre hésitation, Sylvie se précipita vers lui, submergée par un tsunami d'émotions contradictoires. C'était comme si tout le poids du monde qui pesait sur ses épaules venait soudain de se dissiper dans un éclair de bonheur pur.</p> <p>SWOOSH !</p> <p>Elle atteignit Astron à une vitesse phénoménale et l'enserra dans une étreinte si puissante que leur élan les projeta violemment contre le mur adjacent.</p> <p>CRASH !</p> <p>Le choc contre la paroi passa totalement au second plan face à l'euphorie indescriptible de constater qu'il était bel et bien en vie.</p> <p>« Astron ! Tu es vivant ! » s'écria Sylvie d'une voix brisée par les sanglots et le rire simultanés. Elle s'écarta légèrement pour mieux scruter son visage, comme pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination ou d'un cruel mirage.</p> <p>L'angoisse qui l'avait tenaillée depuis l'incident se dissipait enfin, remplacée par une gratitude si intense qu'elle en avait le souffle coupé.</p> <p>Astron, quelque peu surpris par cette démonstration soudaine, grimacea légèrement sous l'impact contre le mur mais retrouva rapidement son impassibilité habituelle.</p> <p>'Je lui dois au moins ça.'</p> <p>Cette pensée amère traversa son esprit tandis qu'il observait la jeune fille qui le serrait avec une force insoupçonnée.</p> <p>Son regard plongea dans celui de Sylvie, y lisant un mélange complexe de soulagement, de peur et d'espoir. « Oui, je suis là. Et toi, ça va ? » demanda-t-il d'une voix qu'il s'efforça de rendre neutre.</p> <p>Les larmes coulaient maintenant librement sur les joues de Sylvie qui hochait la tête avec énergie. « Je croyais que tu étais... Je pensais vraiment que... » Les mots lui manquèrent, submergée par l'intensité de l'instant. Elle avait tenu bon jusqu'ici, refusant de s'effondrer devant Margaretta, déterminée à rendre justice à Astron par son témoignage.</p> <p>Mais maintenant, face à lui, vivant et respirant, toutes ses barrières s'écroulaient d'un seul coup - c'était plus fort qu'elle.</p> <p>« Je suis là, Sylvie. Tout va bien maintenant. » Même avec sa maladresse coutumière et son caractère abrupt, Astron comprenait parfaitement l'épreuve que Sylvie venait de traverser.</p> <p>'Je me sens vraiment comme la dernière des raclures.'</p> <p>Le fait d'avoir orchestré cette situation délibérément rendait sa position encore plus intenable.</p> <p>Dans l'immédiat, tout ce qu'il pouvait faire, c'était offrir à Sylvie ce réconfort physique qu'elle cherchait si désespérément, lui tapotant le dos avec une maladresse touchante tout en murmurant des paroles apaisantes.</p> <p>« Tout va bien. »</p> <p>Les gestes réconfortants d'Astron semblaient libérer enfin les émotions trop longtemps contenues de Sylvie. Les sanglots qu'elle avait refoulés éclataient maintenant sans retenue, comme si une digue venait de céder sous la pression.</p> <p>Astron mit momentanément de côté son propre trouble pour se concentrer sur le besoin évident de réconfort de Sylvie. Curieusement, il ne ressentait aucune gêne face à ce contact physique inhabituel, mais haussa mentalement les épaules, attribuant cela à un caprice de sa personnalité.</p> <p>Dans le couloir, certaines infirmières lancèrent d'abord des regards réprobateurs à cette exhibition peu conforme au règlement intérieur.</p> <p>Cependant, en apercevant le visage inondé de larmes de Sylvie et l'attitude protectrice d'Astron, leur désapprobation initiale fit place à une compréhension muette. Il était évident qu'ils vivaient un moment chargé d'émotion, et elles choisirent de les laisser à leur intimité retrouvée.</p> <p>Mais cette parenthèse émotionnelle ne pouvait durer éternellement.</p> <p>Après environ soixante secondes qui leur avaient paru une éternité, l'officière Margaretta vint interrompre ces retrouvailles, s'approchant du duo avec un air soudainement plus officiel. Au fond d'elle-même, elle ressentit une pointe d'envie en voyant cette complicité.</p> <p>'Il faudrait vraiment que je me trouve un compagnon bientôt.'</p> <p>La solitude qu'elle parvenait habituellement à tenir à distance par le travail refaisait surface de manière inopportune, et cette prise de conscience ne lui plaisait guère.</p> <p>« Je suis sincèrement ravie de vous voir en bonne santé, mais nous avons une enquête à mener. Il reste encore de nombreuses zones d'ombre à éclaircir concernant les événements récents. Puis-je vous demander de m'accompagner pour une déposition plus formelle ? »</p> <p>Sylvie, les yeux encore rougis mais le visage regagnant peu à peu son calme, acquiesça d'un mouvement de tête déterminé.</p> <p>Astron adopta immédiatement une expression plus grave et approuva à son tour. « Bien entendu, nous coopérerons pleinement. Accordez-nous juste quelques instants supplémentaires. Elle a besoin de reprendre ses esprits. »</p> <p>Il allait poursuivre lorsque Sylvie l'interrompit : « Je vais bien, vraiment. » En prononçant ces mots, elle s'écarta brusquement de son étreinte, les joues soudainement empourprées.</p> <p>La prise de conscience de son comportement venait de la frapper de plein fouet, et la gêne qui en résultait la poussait à vouloir changer de sujet au plus vite.</p> <p>Astron la considéra un instant et, constatant qu'elle semblait effectivement plus stable, n'insista pas.</p> <p>Margaretta, gardant son masque professionnel, accepta cette assurance d'un hochement de tête. « Parfait. Si vous voulez bien me suivre, nous allons pouvoir procéder », déclara-t-elle en les guidant vers une salle d'interrogatoire.</p> <p>C'est ainsi qu'ils entreprirent le récit détaillé de leur aventure commune.</p>