Chapter 368 - Revision Interface
Hunter Academy Revenge Of The Weakest
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Chapitre 368 - Chapitre 85.1 : Les choses ont parfois une fin
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<h1>Chapitre 368 - Chapitre 85.1 : Les choses ont parfois une fin</h1> <p>La doctrine officielle de l'académie, et plus largement du monde humain, concernant la protection des guérisseurs était claire : cette responsabilité incombait entièrement aux combattants, qu'il fallait équiper au mieux pour cette tâche cruciale.</p> <p>Les guérisseurs n'étaient pas destinés au combat - leur vocation première résidait dans l'art de soigner. Exceptionnellement rares étaient ceux dotés de capacités offensives, rendant leur participation aux affrontements contre-nature. L'Association des Chasseurs, consciente de leur valeur inestimable, refusait catégoriquement de les exposer inutilement.</p> <p>Mais Sylvie constituait l'exception qui confirmait la règle.</p> <p>Elle n'était pas une simple guérisseuse. En tant que future Sainte, son destin la plaçait bien au-delà du sort commun. Son pouvoir extraordinaire en faisait une cible de choix, suscitant les convoitises, au point qu'elle ne pouvait accorder sa confiance qu'à elle-même... et peut-être à cet homme singulier.</p> <p>Depuis la révélation du véritable statut de Danielle comme contractuelle démoniaque, cette réflexion l'obsédait. Celle qu'elle croyait être son amie s'était avérée être une meurtrière liée aux forces obscures. Cette trahison avait ébranlé sa foi en les apparences.</p> <p>À mesure qu'elle ressassait leurs souvenirs partagés, les indices qu'elle avait négligés lui sautaient aux yeux. Si seulement elle avait été plus vigilante, plus perspicace... Peut-être aurait-elle pu sauver toutes ces vies fauchées par la main de Danielle.</p> <p>Bien qu'elle eût toujours détesté ce pouvoir qui lui révélait sans relâche la noirceur des âmes, c'était la première fois qu'elle en ressentait pleinement le poids. Cette responsabilité écrasante - avoir pu prévenir ces morts mais avoir échoué par manque de discernement - la rongeait de remords insupportables.</p> <p>« Sylvie, souviens-toi toujours : un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. »</p> <p>'Mais où sont passées mes responsabilités ? Qu'ai-je fait de ce don, à part me terrer dans l'ombre ?'</p> <p>Même menacée, cela excusait-il tant de vies sacrifiées ?</p> <p>'Non, rien ne peut les justifier.'</p> <p>Sylvie connaissait la réponse, ayant elle-même connu l'impuissance. Elle comprenait trop bien la souffrance des victimes.</p> <p>'Je dois devenir plus forte. Assez pour ne plus jamais avoir à me cacher.'</p> <p>Mais le sang avait coulé, irrémédiable. Si elle se sentait coupable, elle savait aussi que son refus de profiter des opportunités académiques venait de sa méfiance viscérale. Une méfiance justifiée : l'académie grouillait de factions corrompues dont elle avait été témoin.</p> <p>Soit elle-même avait été ciblée par des initiés, soit elle avait vu d'autres subir ce sort. Mason, le contractuel démoniaque, avait failli lui coûter la vie - et la sienne.</p> <p>Cible pendant les examens de mi-parcours, il avait frôlé la mort. Sans l'intervention de Sylvie, il ne serait plus de ce monde.</p> <p>Et maintenant Danielle...</p> <p>Combien d'autres traîtres se terraient dans l'académie, voire au sein du gouvernement ? Elle ne se sentait en sécurité nulle part. Il le lui avait assez répété : la clandestinité restait l'option la plus rationnelle.</p> <p>'Mais est-ce vraiment la bonne solution ?'</p> <p>Cette question la hantait sans répit.</p> <p>Perdue dans ces pensées, elle se dirigea vers le lieu d'entraînement qu'il avait désigné.</p> <p>Grâce à son statut privilégié de guérisseuse, elle avait pu réserver ce terrain en exclusivité. Que l'académie trouve cela suspect ou non importait peu - elle s'entraînait physiquement depuis la mi-session, et ses pairs en étaient informés.</p> <p>L'instructrice avait manifesté une compréhension bienveillante, consciente de son traumatisme. Elle l'avait même encouragée dans cette voie.</p> <p>[Sylvie Gracewind. Rang : Guérisseuse, 12.]</p> <p>Suite aux récents bouleversements, l'académie avait décidé d'exclure les guérisseurs du classement général - une mesure désormais dépourvue de sens.</p> <p>En pénétrant dans le salon, elle l'aperçut qui l'attendait. Habituellement, cette perspective l'emplissait d'excitation - elle adorait ces séances, ce sentiment de progression... et quelque chose d'autre, d'indicible.</p> <p>Mais aujourd'hui, son cœur n'y était pas.</p> <p>« Tu m'attends ? Désolée pour le retard », murmura-t-elle en s'approchant d'Astron.</p> <p>« Inutile de t'excuser. Je ne suis arrivé qu'il y a cinq minutes et quarante-deux secondes », répondit-il avec une précision typique.</p> <p>« Ah... »</p> <p>« Ne perdons pas davantage de temps. »</p> <p>Alors qu'elle suivait Astron vers les salles d'entraînement, Sylvie ne pouvait s'empêcher de noter le contraste saisissant avec les terrains improvisés auxquels elle s'était accoutumée.</p> <p>Ici, tout respirait le luxe et la sophistication - des sols immaculés aux équipements high-tech alignés contre les murs. L'air vibrait d'une énergie martiale, et Sylvie se sentait décalée face à tant d'opulence. Son regard erra entre les râteliers d'armes étincelants et les mannequins d'entraînement parfaits, partagée entre fascination et intimidation.</p> <p>Astron, lui, semblait insensible à cette grandeur, toute son attention concentrée sur l'objectif du jour.</p> <p>« Ce sera notre dernière séance », annonça-t-il d'une voix qui fendit le silence.</p> <p>'Quoi ?'</p> <p>Sylvie se figea, sidérée.</p> <p>« Pardon ? » demanda-t-elle, incrédule. Comment ne pas l'être ? Elle doutait encore d'elle-même, sentant qu'il lui restait tant à apprendre - elle peinait à atteindre le niveau d'un débutant.</p> <p>Astron se tourna vers elle, son visage empreint d'une sérénité impénétrable. « Notre but n'a jamais été de faire de toi une experte en combat rapproché », commença-t-il, pesant chaque mot. « Mais de t'enseigner les bases nécessaires à ta défense et à l'utilisation judicieuse de ta force. »</p> <p>Sylvie écoutait, les sourcils froncés par l'incompréhension. Pourquoi stopper leur entraînement alors qu'elle avait tant à apprendre ?</p> <p>Ou y avait-il une autre raison ? Elle refusait d'y penser.</p> <p>« Nous avons atteint notre objectif », poursuivit Astron, imperturbable. « Tes progrès sont remarquables, et tu possèdes désormais les compétences pour te défendre efficacement. »</p> <p>Sylvie ouvrit la bouche pour protester, mais Astron la devança d'un geste. « Écoute, Sylvie », insista-t-il fermement. « Tu n'es pas une guerrière. Tu es guérisseuse. Ta vocation est de soutenir et protéger, non de combattre. »</p> <p>'Avec mes nouveaux pouvoirs, je pourrais me battre !' voulut-elle crier. Son trait récemment éveillé, [Autorité du Premier Seigneur], lui offrait ce potentiel. Mais elle se souvint qu'elle devait le garder secret.</p> <p>Et si lui, qui connaissait tout, affirmait cela, c'est qu'il y avait réfléchi. Elle n'avait donc aucune raison de s'opposer.</p> <p>« Ta véritable force réside dans ton don de soigner », ajouta Astron, son regard s'adoucissant imperceptiblement. « C'est là que ton impact sera le plus grand. »</p> <p>Sylvie inclina légèrement la tête. « Tu as raison. »</p> <p>En ce monde, rien n'est éternel.</p> <p>Le repas le plus copieux finit par s'achever. La boisson la plus abondante vient à manquer. La jeunesse qu'on croit infinie s'évapore inexorablement.</p> <p>Quand les hommes s'imaginent disposer de tout le temps du monde, la réalité les frappe avec brutalité. Ainsi va la vie, depuis toujours.</p> <p>Le flux temporel est implacable, et rien ne peut l'arrêter. On peut gagner du temps en augmentant son rang et prolongeant son existence, mais toute chose connaît une fin.</p> <p>'Alors pourquoi tout tenir pour acquis ?'</p> <p>Sylvie contempla cette question en le dévisageant.</p> <p>« Commençons. »</p> <p>Il se tenait là, présence à peine tangible. Au début de leur entraînement, Sylvie le percevait comme une montagne - non par sa stature, mais par cette impression d'inébranlabilité absolue.</p> <p>Mais à mesure qu'elle progressait, elle avait compris que cette perception venait de ses propres limites. Incapable de jauger ses adversaires, elle projetait cette image.</p> <p>En réalité, l'académie enseignait ces principes depuis le début. Mais Sylvie étant guérisseuse, on se concentrait sur son rôle dans les équipes - soigner efficacement et occuper la bonne position, conformément à la doctrine.</p> <p>Maintenant, elle le percevait différemment : non plus comme une montagne, mais comme un vent fugace. Sa présence était si ténue qu'il semblait pouvoir disparaître d'un clin d'œil.</p> <p>Et il était rapide. Ses attaques, dépourvues de force brute, visaient avec une précision chirurgicale les points vitaux. Jamais il ne se laissait emporter, toujours maître de lui.</p> <p>C'était probablement dans sa nature profonde.</p> <p>Quelqu'un qui pourrait s'évaporer de ta vie en un instant. Proche, mais jamais vraiment accessible. Quel que soit le lieu ou le moment, Sylvie sentait qu'un jour, il ne serait plus là.</p> <p>Une pensée instinctive, presque prémonitoire. Comme un avertissement sourd.</p> <p>SWOOSH ! THUD ! Ces réflexions furent balayées par un mouvement éclair qui surgit devant son visage.</p> <p>Ainsi commença leur ultime séance d'entraînement.</p>