Chapter 182 - Revision Interface
The Storm King
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**Chapitre 182 : Le Berceau**
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**Chapitre 182 : Le Berceau** Léon scrutait les ruines du Berceau, chaque seconde pesant comme une éternité. Il lui restait à peine cinq minutes pour pénétrer les lieux avant de devoir renoncer à son exploration, alors que sa réserve magique suffisait encore pour regagner discrètement la salle de Rakos. Son regard parcourut les vestiges épars, cherchant désespérément une entrée viable. Au bout d'une minute supplémentaire, il se décida enfin. Il s'élança pour escalader les décombres de la salle effondrée. Chaque salle était surmontée d'une statue colossale représentant, selon Léon, un Oiseau-Tonnerre. Celle dominant les ruines était relativement intacte, à l'exception d'une aile et d'une patte manquantes, mais elle offrait un point d'observation idéal. Sans hésiter, Léon grimpa jusqu'à la tête de la statue pour embrasser le paysage d'un seul coup d'œil. [ *On dirait que les portes des autres ailes sont toujours intactes,* ] fit remarquer Xaphan. [ *Oui…* ] répondit Léon, [ *mais je préférerais une entrée moins susceptible d'être verrouillée.* ] [ *Tu ignores si ces entrées* sont *verrouillées, pourtant,* ] rétorqua Xaphan, l'incitant à les inspecter. Ne repérant aucune autre issue après un examen rapide, Léon se dirigea vers la salle de gauche, légèrement plus proche que celle de droite. Dès son arrivée, il activa sans attendre le cercle runique rouge gravé sur la plaque trapézoïdale, laquelle disparut aussitôt pour révéler une porte conventionnelle—tout en dissipant son invisibilité. La porte était monumentale, s'élevant sur près de trois étages. Pourtant, lorsque Léon s'y projeta pour limiter son exposition, elle s'ouvrit avec une facilité déconcertante. À vrai dire, il s'attendait à plus de résistance et manqua de tomber lorsque la porte céda sans effort. Se relevant sous les moqueries de Xaphan, Léon s'empressa de refermer la porte derrière lui—il ne tenait pas à ce qu'un Géant de Pierre remarque l'entrée béante et la plaque manquante. Juste avant que la porte ne se verrouille, la plaque réapparut, ornée d'un nouveau cercle runique. Léon exhala un soupir de soulagement et s'accorda une brève pause. Mais le temps filait : il pivota pour inspecter les lieux. Contre toute attente, la salle n'était pas plongée dans les ténèbres. Le plafond était paré d'un enchantement reproduisant un ciel nocturne, baigné de bleus profonds et de noirs veloutés, constellé de millions d'étoiles scintillantes. Aucune lune n'y figurait cependant—ce qui confirma à Léon qu'il s'agissait d'une projection lumineuse plutôt que d'un plafond rendu transparent. Le reste de la salle était tout aussi somptueux, orné d'enchantements davantage esthétiques qu'utilitaires. Le sol était pavé de marbre bleu pâle, autrefois miroitant, mais seul un tiers des dalles conservaient leur éclat d'origine, les autres étant ternies par des siècles de poussière. Des dizaines de colonnes massives soutenaient quatre galeries superposées de chaque côté, formant des balconies ouvrant sur la salle principale. Même depuis son point de vue inférieur, Léon distinguait les murs inclinés des galeries, épousant la forme trapézoïdale caractéristique des constructions du Clan de l'Oiseau-Tonnerre. Comme dans la prison, des fresques lumineuses étaient projetées sur ces murs, mais leur source d'énergie semblait tarie : les images clignotaient trop pour en saisir les détails. À l'opposé de l'entrée s'élevait une autre paire de portes, deux fois plus modestes que celles par lesquelles Léon était passé—imposantes, mais pas démesurées. D'après la structure extérieure du bâtiment, il devina qu'elles menaient au dôme central reliant les quatre ailes. [ *Alors, démon, par où commençons-nous ?* ] interrogea Léon. [ *À ta place, je me dirigerais vers le dôme central. Mais ce n'est qu'un avis personnel,* ] répondit Xaphan. Léon opina et ignora les portes des galeries pour se diriger vers le fond de la salle. Les portes s'ouvrirent avec la même facilité déconcertante, mais cette fois, Léon les poussa avec précaution pour éviter une nouvelle chute. Il pénétra dans une rotonde spacieuse, surmontée d'un dôme s'élevant à dix ou douze étages de hauteur. Le plafond était constitué d'un béton identique à celui du mur séparant les Cornes du Taureau. Un nouvel enchantement lumineux recouvrait l'intérieur du dôme, mais au lieu d'un simple ciel étoilé, il déployait des nébuleuses spiralées et multicolores, ainsi que des astres trop lointains pour être distincts. Au centre du dôme, l'enchantement s'estompait, laissant place à un diamant blanc pâle géant, irradiant trois constellations proches. Deux figuraient des silhouettes humanoïdes brandissant une épée et une couronne, tandis que la troisième représentait un oiseau—sans doute l'Oiseau-Tonnerre lui-même. La rotonde était bien mieux préservée que la salle précédente : les dalles de marbre noir étaient impeccables et brillantes, et les projections murales stables. Pourtant, Léon peinait à distinguer les fresques, car les pourtours de la rotonde étaient envahis d'arbres, d'arbustes et de fleurs luxuriantes, cultivés dans des tranchées remplies de terre et maintenus en vie par une magie naturelle, supposait-il. Léon s'imprégna de ce spectacle enchanteur, admirant chaque détail. Mais son attention fut rapidement captée par le centre de la rotonde, où s'étendait un bassin peu profond empli d'une eau cristalline. En son milieu s'élevait une plateforme en marbre supportant huit tiges métalliques grises, parfaitement cylindriques et d'une brillance immaculée. La plateforme se trouvait juste sous le diamant-lune, baignée d'un halo dans la nuit artificielle. [ *Ces tiges sont parcourues par une quantité phénoménale de magie,* ] constata Léon. [ *Je la perçois également,* ] confirma Xaphan. Léon s'approcha de la plateforme, empruntant les petits escaliers de marbre permettant de traverser le bassin sans s'immerger. Parvenu devant les tiges, il les examina avec circonspection—le flux magique intense qui en émanait le dissuadait de s'en approcher trop vite. Leur apparence était banale, si ce n'est le rubis écarlate incrusté au sommet de chacune. La plateforme, en revanche, était fascinante : ses dalles étaient si réfléchissantes qu'elles créaient l'illusion d'une vitre séparant deux mondes identiques. Sous cette surface miroitante, dans ce reflet trompeur, des milliers de runes lumineuses s'enroulaient et s'entrelaçaient autour des tiges. En levant les yeux, Léon n'aperçut aucune rune flottant dans les airs—seul le vide lui répondit. La plateforme ne comportait aucun autre élément : pas de console de contrôle, pas d'inscriptions explicatives, rien qui puisse éclairer sa fonction. Désorienté, Léon se tourna vers Xaphan : [ *Compte tenu du nom de cet endroit et des mesures de sécurité, je pensais qu'il s'agissait du lieu de création des Géants par leur mage fondateur…* ] Le démon dans son âme répliqua aussitôt : [ *Ce n'était qu'une hypothèse. Je ne puis certifier l'origine des Géants.* ] Léon fronça les sourcils et murmura : [ *Peut-être la réponse se cache-t-elle ailleurs dans cet endroit…* ] Abandonnant provisoirement la plateforme, il entreprit d'explorer le reste du bâtiment. Comme il était entré avant d'épuiser sa réserve magique, il disposait encore d'environ une heure avant de devoir rebrousser chemin—suffisamment pour ne pas se précipiter, mais trop peu pour perdre du temps à contempler l'inexplicable. Les deux autres ailes intactes ressemblaient à celle par laquelle il était entré : de vastes salles de cinq étages, dotées de dizaines de pièces accessibles depuis les galeries. Cependant, les enchantements y étaient bien plus dégradés : les dalles avaient perdu leur éclat, les murs ne projetaient plus de fresques, et même les ciels artificiels commençaient à s'effriter, laissant apparaître un plafond de béton fissuré par les siècles d'abandon. Le rez-de-chaussée des salles ne comptait aucune pièce, seulement des escaliers menant aux galeries supérieures. En revanche, les galeries elles-mêmes donnaient accès à de nombreuses salles que Léon s'empressa d'explorer—pour constater leur vide absolu. Quelques-unes abritaient du mobilier de pierre : un bureau de granit aux gravures géométriques complexes, des chaises, des tables… mais rien de captivant. [ *On dirait que cet endroit a été mis sous cocon,* ] remarqua Xaphan. Léon ne pouvait qu'approuver : le Berceau semblait avoir été évacué méthodiquement, sans laisser la moindre trace de valeur. Pourtant, une question le taraudait : [ *S'ils ont vidé les lieux, pourquoi n'ont-ils pas emporté la source des enchantements ? Ce diamant géant dans le dôme, par exemple ?* ] [ *Aucune idée,* ] concéda Xaphan. [ *Il reste des pièces à fouiller. Peut-être aurons-nous de la chance,* ] soupira Léon. Les dernières salles inspectées s'avérèrent tout aussi désertes… jusqu'à ce que Léon découvre, au dernier étage de la dernière galerie, une inscription sur la seule porte de l'étage. [ *Regarde ça,* ] murmura-t-il aussitôt. [ *Cette pièce est étiquetée…* ] [ *Alors vérifie ! Si c'est assez important pour être marqué, il pourrait y avoir quelque chose d'intéressant,* ] l'encouragea Xaphan. Léon obéit, mais les pièces derrière la porte étaient aussi vides que les autres—bien qu'elles auraient pu servir de résidence princière si elles étaient meublées. Il revint donc à l'inscription. C'était le seul texte qu'il avait trouvé dans tout le bâtiment, et à part les tiges enchantées du dôme, rien d'autre ne méritait investigation. [ *Tu peux le déchiffrer ?* ] demanda Xaphan avec impatience. [ *C'est une écriture ancienne,* ] répondit Léon, agacé par la paresse du démon, [ *mais visiblement basée sur les runes—et heureusement, pas les runes archaïques.* ] [ *Mais tu peux le lire ?* ] insista Xaphan. [ *Donne-moi une putain de minute !* ] Léon étudia les lettres, s'efforçant de les décrypter. Comme la plupart des langues écrites d'Aeterna dérivaient des runes, la compréhension mutuelle était généralement aisée… mais cette fois, la tâche s'avérait plus ardue. Au bout de trente secondes, il déclara : [ *C'est très stylisé, mais je crois comprendre… Voyons, 'P', 'R', 'I'… je pense que c'est un 'N'… Ah ! " Prince« !* ] [ *Ces pièces étaient la résidence d'un Prince…* ] dit Xaphan, sa voix s'assombrissant légèrement. [ *Lequel ?* ] [ *Euh… » Nestor",* ] répondit Léon. [ *Ce nom me dit quelque chose…* ] [ *Ce golem de bronze dans les archives de ta famille le citait comme son créateur,* ] lui rappela Xaphan. [ *C'est vrai !* ] s'exclama Léon. [ *Alors… ce Prince Nestor doit être celui qui a créé les Géants de Pierre !* ] [ *Si mon hypothèse sur leur origine est correcte. Ce qui, pour être honnête, reste à prouver,* ] tempéra Xaphan. [ *Peut-être trouverai-je des preuves. De toute façon, je ne quitte pas le Cratère avant quelques jours,* ] déclara Léon. Il était temps de partir, mais il comptait revenir le lendemain pour étudier ces tiges enchantées—surtout maintenant qu'il soupçonnait le Clan de l'Oiseau-Tonnerre d'être derrière la création des Géants. Léon se dirigea vers la sortie. Sa visite du Berceau avait duré un peu plus d'une heure—assez pour recharger suffisamment de mana afin de rentrer. Il franchit la porte, disparut à la vue et pria pour que personne ne l'ait repéré. Il regagna en vitesse les escaliers, ralentissant uniquement à l'approche des géants gardiens. Ils semblaient n'avoir pas bougé d'un pouce depuis son passage furtif plus tôt, mais il resta prudent—au cas où ils per