Chapter 141 - Revision Interface

Tower Of Karma

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Chapitre 143

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Chapitre 143 Le champ de bataille changea radicalement. Un seul participant différait d'hier. Quelle est la valeur de chaque individu sur un champ de bataille de cette ampleur ? Mais cet homme changea tout et révéla le véritable enjeu. En stoppant Wolf, un monstre qui dominait jusqu'à la veille. « Aile droite, trop haute. Un peu de calme. » William agita légèrement sa main droite. C'est ainsi que l'aile droite retrouva son calme, et l'esprit guerrier s'éleva exceptionnellement. Chaque geste de William inspirait une assurance, sa présence galvanisait les soldats. « Les Nordiques, foncez sur Wolf. Ne détournez pas le regard. » Un ordre d'assaut contre Wolf, l'individu absolu jusqu'à hier. Normalement, on hésiterait. Affronter Wolf signifiait une mort immédiate, même pour un soldat nordique aguerri. Pourtant, un ou deux parvinrent à l'atteindre, et ce fut suffisant. « Oh ! » Mais même ceux censés être d'anciens ennemis n'eurent aucun doute à exécuter l'ordre de William. Non, ils pensaient justement qu'il était impossible de trahir William, précisément parce qu'ils étaient d'anciens ennemis. « Hé, combien d'ennuis... Je vais me faire un festin. » L'ouverture que Wolf créait était une invitation évidente. Chercher des cibles était plus efficace que de les tuer. C'était donc une faille délibérée. « À l'attaque, Barbe-Noire ! » Deux soldats nordiques tombèrent. Wolf se redressa, prêt au combat. Des adversaires décents, mais sans commune mesure avec lui. En un instant, il les transperça et les tua. « Ha, quelle arrogance après avoir atteint un niveau suffisant pour m'affronter— » Wolf écarquilla les yeux. L'espace entre deux colosses brandissant leurs hallebardes. La silhouette d'un chevalier blanc aperçue au loin. Que manigance-t-il— Wolf plaça le plat de son épée devant son visage. Une flèche rapide, suivant une parabole lumineuse, heurta la lame un instant plus tard. C'était le chevalier blanc qui avait tiré. « Nyaro, tu avais cette corde à ton arc ? » Un soldat nordique attaquait violemment. Pas un combattant de mêlée. Une unité d'élite rare dans les troupes de William. Le poids d'une hallebarde n'était pas chose légère en situation déséquilibrée. Deux colosses et l'arc du chevalier blanc. Les flèches de ce dernier comblèrent l'espace entre les deux hommes. « Hé, tu as tué mes hommes lors de notre première rencontre, avec cet arc. » Wolf se souvint. Une bataille montagneuse sur cette frontière, un coup du sort après avoir vaincu le chef ennemi. Le début de leur destinée fut un arc. La seconde fois, ce fut la réunion des rois, deux événements marqués par la folie, mais cette fois, c'était le calme incarné. Et c'est pourquoi sa force était d'autant plus extraordinaire. « Merde, aucune chance ! » Wolf, qui parait les flèches tout en affrontant les deux hommes, restait un monstre, mais la tâche était ardue. Ses soldats commençaient à reculer lentement, gagnant du temps. La force motrice du monstre nommé Wolf les avait portés, mais maintenant, ils étaient désemparés. Cette confusion, même minime, était fatale dans cette situation antagoniste. « Je m'étais interrogé lors du conseil des rois, mais ton talent à l'épée ou à l'arc est remarquable, c'est un plaisir ! » L'arc de William était indéniablement à l'origine de cette situation. Lui-même se flattait d'être un excellent archer. Doué dès l'enfance pour les attaques à distance, comme le jet de pierres. Ce trio excellait dans les combats longue portée, tel le Petit Garçon des bas-fonds. Si William maîtrisait l'arc, ce n'était qu'une compétence « correcte » sans plus. S'appuyer sur son talent naturel aurait été facile, mais sa croissance se serait arrêtée. Ainsi, William n'utilisait pas l'arc excessivement, refusant de s'y limiter malgré sa faiblesse à l'épée. Il évitait tout abus— « Cette fois, c'est trop bas. Remontez l'aile droite. » L'arc était un génie naturel. Peut-être même une aptitude innée pour William. Sans entraînement poussé, tout en donnant des ordres, ses flèches maintenaient une précision menaçante, clouant Wolf sur place. « S'il approche, ça marchera, mais s'il ne peut pas, comment ferons-nous ? » Wolf, quant à lui, avait une affinité pour l'épée. Avec une lame, il surpassait William. Mais à l'arc, ce n'était même pas un match. Pour la première fois depuis le début de la guerre, Wolf fut contraint de battre en retraite. (... Ce n'est pas plaisant. Plus j'utilise l'arc, plus je sens que je ne peux gagner à l'épée. Enfin, cela ne durera pas éternellement. Je lâcherai prise.) Les manœuvres de William pouvaient tuer Wolf. S'il s'était concentré sur l'arc, il aurait pu rivaliser, voire surpasser, le Chevalier à l'Arc, trésor de Garnia, devenant le meilleur archer du monde. Mais William n'avait aucune raison de s'y consacrer— ○ Même Curls, pourtant toujours à ses côtés, ignorait à quel point William maîtrisait l'arc. Il savait qu'il était bon, mais pas à ce point. « Impressionnant. Je dois redoubler d'efforts. » Karl admirait William, le copiant parfaitement. Il s'agissait d'anéantir sa propre identité pour devenir William Livius, de se jeter dans le vide. Sur le champ de bataille, aucune dissonance. L'absence de William ne se faisait pas sentir, car Karl l'imitait à la perfection. La rapidité et la pertinence de ses ordres rappelaient étrangement celles de William. Karl accomplissait sa mission sans faille. De son poste, il était le seul à percevoir l'art de William. « Ce type, jusqu'où va-t-il ? » Gilbert, bien que distant, ne pouvait manquer « cela ». Une beauté à en perdre la vue. Un talent comparable au sien à l'épée, un don de la nature. « Pourquoi se cachait-il ? Pourquoi se retenir ? » Les Julian menant l'escouade de Gilbert étaient tout aussi perplexes. Ils ne l'avaient jamais vu manier l'arc sérieusement. « Je n'avais jamais vu ce qu'il avait mis de côté... » Julian était abasourdi. William, ce touche-à-tout, avait toujours montré ses multiples facettes. Mais cette fois, c'était différent, comme si quelque chose d'habituel manquait. Un élément clé de William, mais leur relation n'était ni assez longue ni assez profonde pour qu'il le sache. Gilbert combattait, perplexe. « Désolé, je suis stupide ! Qu'est-ce que c'est que cette... femme perturbatrice ! » Nika et Hilda aperçurent William du coin de l'œil, mais ne relâchèrent pas leur affrontement. Même niveau technique, puissance pour Hilda, vitesse pour Nika. Cette dernière avait pris l'avantage initial, mais Hilda avait appris durant leur longue confrontation et contre-attaquait. « Hé, je ne vais pas me laisser faire ! Enfonçons-les maintenant. Ensuite, nous les achèverons ! » Hilda, sentant l'opportunité, ordonna l'assaut. Les Nikas répliquèrent, mais manquaient d'élan. La différence se solda par une défaite. Hilda, flairant la victoire, écrasa les Nikas. Pour la première fois sur ce champ de bataille, Hilda remporta une victoire, pulvérisant les Nikas. Son instinct, attaquant sans hésitation, était digne de sa lignée, héritage de Gardner. Le champ de bataille tremblait. Basculant soudain. Avec Wolf ébranlé, les Nedelks perdaient leur assurance. Arcadia, en revanche, progressait grâce à William. « Même après l'ère des héros, il est difficile de s'en détacher. » William sourit légèrement. Son idéal était un champ de bataille sans héros. Un système où l'ordinaire triompherait. Un idéal encore lointain. La lueur d'une rose rouge émanant de sa poitrine s'intensifiait avec le sang versé. Wolf sourit, pour la première fois depuis le début de cette bataille, face à une défaite inattendue. Un sourire inapproprié pour ses subordonnés, mais l'excitation dans sa poitrine était— « Yabea. Trop drôle, chevalier blanc. Pour l'instant, je vais esquisser un plan. » —indélébile. C'était la voie de Wolf. Une vie de challenger, une volonté de fer pour atteindre des sommets. Une fusée dorée dansa. Les sentiments qu'elle portait étaient la force motrice de Wolf. Deux héros ne révélaient toujours pas leur fond. Le champ de bataille prenait un nouvel élan. ○ Un jour, deux jours, trois jours—William tint Wolf en échec. L'armée de Nederlux, privée de Wolf, perdit en puissance, tandis qu'Arcadia dominait. Les troupes attaquant les montagnes et les ponts avaient déjà largement reculé, se concentrant près de Blouse Tat. Le champ de bataille s'était rétréci. Situation idéale pour Nedelks, mais Wolf, inefficace, ne trouvait pas d'issue. Tout dépendait désormais des esprits. Les Nedelks ne pouvaient que prier. Que Wolf terrasse le chevalier— Contre toute attente, Wolf échoua à nouveau aujourd'hui. Il sourit. Après avoir créé une faille, il observa le chevalier blanc, impassible. Wolf ne manquerait aucune opportunité. En apparence, William dominait à distance, mais la victoire était ténue. ○ Une pluie battante s'abattait sur Arcas, capitale d'Arcadia. Assez forte pour dissuader les sorties, seuls les travailleurs forcés ou esclaves bravaient les intempéries. Des esclaves transportaient des pierres sous la pluie. Deux yeux les observaient. « Pas besoin de manger des pommes sous la pluie. » « On m'a invité à partager du riz. Aujourd'hui, je suis libre. » Favela, aussi désinvolte que Kyle était grincheux. Un tableau surréaliste : croquer une pomme tandis que des esclaves peinaient sous l'averse. « Mais ça me rappelle des souvenirs. On trimait aussi, autrefois. Ces pierres étaient lourdes. » « Je vous regardais en profitant de mon temps libre. Kyle portait les grosses pierres, Al les petites. C'était marrant. » « Comme tu manges ta pomme maintenant ? » « Désolée, les pommes volées dans le garde-manger étaient délicieuses. » « Nyaro... » Le drame sous leurs yeux était leur propre passé. Des corps plus frêles, des coups de fouet en cas de rébellion. Un enfer. « ... Combien survivront à l'hiver ? » Le vrai enfer venait en hiver. La saison où les esclaves mouraient de froid. Leur sort dépendait des réserves accumulées maintenant. Sinon, ils ne passeraient même pas l'été. « Aucun intérêt. » Favela n'y pensait pas. Les morts mourront, les vivants vivront. Rien de plus. Pour elle, ils étaient des étrangers. « Ah, ces pierres me rappellent que j'étais douée pour les lancer. » « Ça m'intéresse. Al avait un sens inné des distances. » « Je peux même te voir. » « Pas ça. Kyle, l'idiot. Al est différent. Une sensibilité unique. » « " Idiot" est méchant. Disons "génie" ? » « Oui, car il possède l'essentiel : talent et travail. Le reste est ordinaire. C'est pourquoi il excelle partout. » Favela maîtrisait couteaux, fléchettes, chakrams. Pourtant, elle savait qu'Al la dépasserait s'il s'y mettait. Ce talent, William l'avait. « Sur un champ de bataille, c'est l'arc. » Kyle pensa à son ami combattant à l'ouest. « Pourquoi se compliquer ? Le talent facilite tout. » Kyle mordit sa pomme. Ricanant devant les trous. « Il était comme cette pomme. Plein de lacunes, sans base solide. » « ... Mauvaises habitudes ? » Favela fronça les sourcils. Inexpressif, mais compréhensible. « Non. Il savait à peine lire. Ses mots étaient maladroits. Son corps frêle, son épée instable. » Favela sentit l'ambiance et se tut. Ce n'était pas une simple critique. « Maintenant, il est érudit, polyglotte, maître épéiste. Aucune faille. Il a tout surmonté. » Kyle leva les yeux vers le ciel nuageux. La pluie redoublait. Il rit, espérant qu'elle laverait tout. Une illusion. « Sa diligence me terrifie. Un surhomme parfait. Pourtant, il évite quelque chose. Une chose qu'il refuse de toucher. » Le fil de l'histoire était clair. Même pour Favela. Une famille. Une vérité honteuse de ne pas l'avoir vu plus tôt. « Un talent inné. Un don naturel. » Kyle hocha la tête. Favela comprenait. « Exact. L'arc, les couteaux, les pierres... Il les utilise si nécessaire, mais jamais à la perfection. Car c'était un don. Un cadeau empoisonné. » Al refusait de s'appuyer sur ce talent. Il préférait les efforts démesurés. Comme nier son ancien moi faible. Sa gentillesse, devenue froideur. « En rejetant Al, William a aussi rejeté son talent. Choisissant l'épée plutôt que l'arc. Un effort déformé, se reconstruisant entièrement. » La pluie s'intensifia. L'angoisse de Kyle grandit. « Une situation irrémédiable. Ou peut-être depuis longtemps ? » Kyle défia le ciel. Son pire ennemi : le destin, qui lui avait volé son ami bien-aimé et tordu sa vie. Une haine impuissante. La pluie devint torrentielle. ○ Le cinquième jour, Wolf échoua encore à atteindre William. Arcadia dominait. La défaite de Nedelks était inévitable. L'armée, tendue, luttait sans son pilier Wolf. Le champ de bataille s'accélérait. Et au cœur de cette accélération— Wolf rit.