Chapter 19 - Revision Interface
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Revised Title
Chapitre 18
Revised Content
<h1>Chapitre 18</h1><p>La salle est animée. Beaucoup de gens se mettent à danser sur fond de prestation de l’orchestre.</p><p>Les joues de la dame rosissent en voyant Erhart descendre au premier étage. Puis, une foule d’hommes retient son souffle devant la beauté des deux princesses qui descendent à leur tour. Erhart et Claudia commencent à danser. Valdias et Eleonora dansent eux aussi avec décontraction.</p><p>« Bon, Curl, je vais danser ! »</p><p>« Non, non. Je ne suis pas doué pour danser. »</p><p>Curl recule à nouveau. William sourit devant la scène. Gregor et Anselm dansent gracieusement avec d’autres femmes et jeunes filles. De véritables nobles, et l’art de la danse. Même si William dansait ici, il n’atteindrait pas ce niveau.</p><p>(Je pense que ça me sera utile plus tard.)</p><p>On ne m’a pas encore invité à danser, et je n’ai ni le rang ni l’assurance pour inviter moi-même. Je ne fais qu’attendre et observer.</p><p>« Maladroit ! »</p><p>« Désolé ! »</p><p>Je suis pourtant sûr d’être meilleur que Curl, qui marche sur les pieds—</p><p>« — Non, mais c’est aussi une bouche qui peut se déchaîner. »</p><p>« Oh, je ne deviendrai pas l’ennemi de mon fils. »</p><p>Soudain, une conversation parvient aux oreilles de William. Une conversation sans intérêt.</p><p>« L’alcool, on le limite au Sud, mais pas à Gallias. Pourquoi donc ? »</p><p>« C’est une question de caractère national. Ils ont un tempérament qui cherche l’intérêt concret. Ce n’est pas ainsi que la qualité des produits de luxe s’améliore. Ce genre de choses, on peut les régler par l’importation. »</p><p>Gallias est un grand pays. On dit que c’est la plus grande nation du monde, et qu’il n’est rien qui ne puisse s’y trouver. Pourtant, ils importent souvent au lieu de produire eux-mêmes.</p><p>(Je suis tombé sur un buveur de comptoir ?)</p><p>William regrette un peu d’avoir tendu l’oreille. Difficile d’attendre une conversation vraiment intéressante dans un endroit pareil. Il ne pensait pas que ça irait aussi loin. Un moment terriblement creux. Au point qu’il en vient à écouter cette discussion ennuyeuse—</p><p>« C’est vrai que Vlad s’y connaît. »</p><p>William tourne la tête vers la source de la voix.</p><p>Un gentilhomme à l’air doux apparaît dans son champ de vision. Une atmosphère honnête et bienveillante.</p><p>« V-Vladfo… »</p><p>Il se peut que ce soit un homonyme. Il ne l’imaginait pas comme ça. Il s’était figuré un homme issu d’une classe inférieure. Mais l’instinct de William se réveille.</p><p>Si ce type est bien celui qui a volé sa chère sœur—</p><p>À cet instant, une vague de meurtre déferle. Le loup ne sourit pas, il ne cherche qu’à bondir, emporté par la colère. Tuer, tuer, tuer, tuer. La haine qui remonte du sol, la rage, le désespoir remplissent l’esprit de William. Dans sa tête, il lui tord déjà le cou, lui arrache les yeux, lui broie la mâchoire, lui ronge le nez, lui déchire les tympans, lui écrase les os un à un, poussé par le désir de le tuer par tous les moyens.</p><p>« Oh !? »</p><p>Hilda et les autres remarquent l’anomalie. Erhart et Valdias regardent aussi William. Dans un lieu où le bruit n’a pas cessé depuis le début, un blanc s’ouvre, lourd et vide.</p><p>(Calme-toi. Crétin. Qu’est-ce que je peux faire maintenant ?)</p><p>Ce silence permet à William de retrouver son sang-froid. Mais il est déjà trop tard : certains ont vu le regard étrangement déformé de William.</p><p>« Qu’est-ce que tu comptes faire ? »</p><p>Gilbert se plante devant William. Une hostilité évidente brille dans ses yeux.</p><p>« Quelles sont tes intentions ? Je n’arrive pas à les saisir. »</p><p>William répond sur un ton clair, le plus léger possible.</p><p>« Pourquoi serais-je sombre ? Pour quelle raison devrais-je afficher un air abattu ? Expliquez-moi donc, messire. »</p><p>Cette hostilité se fait épée, prête à s’abattre sur William. L’aura de Gilbert est une lame acérée. Une épée qui protège le royaume et, en tant que noble, le sceau de sa loyauté. Noble jusqu’à la moelle, peut-être est-il lui-même une épée.</p><p>(Non, non. Il frappera si ça dégénère.)</p><p>Sans même le jauger, William sait que Gilbert ne reculera pas.</p><p>(Comment me tirer de là… compliqué, fichu bordel.)</p><p>La concentration de talents dans ce lieu complique la tâche de William. L’atmosphère n’est pas assez brouillée pour couvrir une imposture, et sa propre présence est trop marquée. Prétendre qu’il n’était « pas lui-même » serait aussitôt percé à jour par ceux qui savent sentir ce genre de choses.</p><p>« William ! »</p><p>Carl veut intervenir, mais Hilda le retient. La situation est mauvaise. William n’a rien fait de concret, mais il a offert à Gilbert le prétexte rêvé.</p><p>« Réponds. Selon ta réponse, je t’éliminerai même en usant du pouvoir des Oswald. »</p><p>Oui, Gilbert a le pouvoir de l’éliminer même si William ne fait rien. Un duc possède un tel poids.</p><p>Une sueur froide coule dans le dos de William. Ils sont à l’écart. Un désespoir étouffant, plus mauvais qu’un champ de bataille.</p><p>(… Hein ?)</p><p>Une fine brume s’étend aux pieds de William. Personne ne l’a encore remarquée.</p><p>(Ce n’est pas possible ?)</p><p>William fouille dans ses souvenirs. Rien ne justifie l’apparition d’un tel brouillard à cet instant. Et puis, cette brume qui se rassemble à ses pieds n’a rien de naturel. Si c’est bien ça—</p><p>(… On dirait que la chance me sourit.)</p><p>À la source du brouillard, il adresse intérieurement ses remerciements. William sourit.</p><p>« De quoi ris-tu ? Te moques-tu de la maison Oswald ? »</p><p>« Pas le moins du monde. Je suis seulement surpris que personne ne s’en aperçoive, pas même vous, Sir Gilbert, qui n’êtes pas un simple guerrier. »</p><p>« M’en apercevoir ? De quoi parles-tu ? »</p><p>Gilbert arbore un air intrigué. William sourit.</p><p>« Je suis un visiteur. Je n’ai pas été invité. »</p><p>Son regard se tourne vers « là-bas ».</p><p>○</p><p>Quand la brume atteint les genoux, tout le monde remarque enfin quelque chose d’anormal. La brume est sans goût ni odeur, sans doute ni poison ni quoi que ce soit de ce genre. Un simple écran.</p><p>« Qu’est-ce que cela signifie ? »</p><p>demande Gilbert à William. William l’ignore.</p><p>Quel qu’en soit le but, c’est une aide. S’il en profite bien, c’est même une opportunité.</p><p>« Curl, protège Leurs Altesses. Ne les laisse pas mourir. »</p><p>Sur ce seul mot, Curl se met en mouvement. Il n’en comprend pas le sens, mais il obéit, fidèle à l’ordre, et surtout, il a grandi. L’invincible Dixième Corps de Karl repose sur Curl.</p><p>« Et toi, William, que vas-tu faire ? »</p><p>Il répond au sourire de Carl :</p><p>« Chasser… »</p><p>William saisit le couteau posé avec les plats, en un geste fluide. Le seul à porter une épée ici est le prince Erhart. Et s’il devait s’en servir, tout serait déjà perdu. Un soldat incapable de protéger le prince n’a aucun avenir. Mais s’il le protège—il n’y aura pas meilleure occasion de se distinguer.</p><p>La brume s’épaissit. Quand elle recouvre la moitié du corps, les cris des dames retentissent dans la salle. Tous les militaires aguerris, Carl compris, se regroupent en défense autour des princes, des femmes et des jeunes filles. Position entièrement défensive.</p><p>(Dans ce cas, la cible n’est pas le prince.)</p><p>À cet instant, William est le seul à écarter les princes de la liste des cibles. Personne d’assez stupide pour viser en premier ceux que l’on s’emploie précisément à protéger avec un tel stratagème. Au contraire, il est naturel de supposer que les princes ne sont qu’un leurre, la vraie cible étant ailleurs. Mais il serait tout aussi dangereux de les laisser sans protection. Ceci dit, Carl s’en charge : c’est un fait.</p><p>La brume s’épaissit d’un coup. La visibilité disparaît.</p><p>(Je dois effacer autant que possible l’impression d’avant.)</p><p>Tenue de soirée et couteau de table. Un équipement qui ne fait pas de lui un attaquant. Mais c’est suffisant—</p><p>Eux—</p><p>« Qu’ils viennent ! Ne laissez même pas une fourmi passer ! »</p><p>« Oui ! »</p><p>Même si chaque assassin use de ses ruses—</p><p>« D’abord. »</p><p>William leur est largement supérieur.</p><p>Une gerbe de sang éclabousse. À partir de là commence, pour William, le véritable bal.</p><p>Dans la brume, tous ont perdu la vue. Seul William se meut librement. Même ceux qui sentent les flux d’air ne peuvent agir normalement. Mais pas William. En tant que guerrier, et parce qu’il est « déformé », il le peut. Il a bien plus de ressources que ceux qui ne visent que le champ de bataille.</p><p>Les sens de William sont bien plus aiguisés qu’avant. Ce n’est pas seulement qu’il se nourrit de l’atmosphère ou qu’il a « grandi ». Ses sens fonctionnent plus finement, plus largement, plus en profondeur.</p><p>« Deuxième. »</p><p>S’il ne peut voir, il écoute.</p><p>Le couteau de William tranche net la nuque d’un assassin. Le couteau, conçu pour être doux, poli, élégant, pour trancher les mets, devient l’équivalent de la grande épée qu’utilisait William.</p><p>« Trois. Quatre. »</p><p>S’il ne peut voir, il flaire.</p><p>William danse. Personne ne le voit. Pour seuls spectateurs, les assassins masqués qui se dressent sur sa route.</p><p>Et ceux qui sont les plus déroutés par la situation, ce sont précisément les assassins. Leur plan était parfait. Rien ne devait entraver leur marche vers la cible, et si obstacle il y avait, leurs armes et leurs yeux exercés devaient leur donner l’avantage dans cette brume. Aucune raison d’être inférieurs.</p><p>« Cinq. »</p><p>S’il ne peut voir, il sent avec sa peau.</p><p>Mais en réalité, un seul monstre règne ici. Il avance simplement, augmentant le compte. Les assassins changent alors de tactique.</p><p>(Se disperser… Où est la cible ?)</p><p>Ils renoncent à William et reprennent la mission : abattre leur objectif, tout en le contournant. Une décision trop tardive, peut-être parce que la présence de William dépassait toute attente. Ils avaient misé sur la supériorité de leurs cinq sens. Qui aurait imaginé quelqu’un qui ne se laisse pas troubler par eux ?</p><p>(Pour l’instant, six.)</p><p>William lance un couteau. Comme une flèche, il traverse la tempe de l’assassin. Une vie fauchée de plus, sans effort.</p><p>(Plus beaucoup. Deux sont… dommage. Trop près.)</p><p>Un assassin, trop proche du prince, devient la proie du bras puissant de Valdias. Sa colonne vertébrale se rompt sous le choc, son corps est projeté au sol, puis écrasé sous le grand pied de Valdias. Un autre voit sa mâchoire brisée par Gilbert et perd connaissance ; Hilda, Anselm et Gregor achèvent à leur tour des vies à coups précis.</p><p>(Alors ? Les moines n’étaient pas seuls ?)</p><p>Pensant cela, William prend aussi la septième vie. Sans ramasser le couteau lancé, il en saisit un autre sur la table, lui imprime un coup sec à bout portant, et l’enfonce dans l’arrière du crâne.</p><p>(Encore un chien !)</p><p>Mais celui-là est manifestement différent des autres.</p><p>(Il bouge bien.)</p><p>Souple, fluide. Et, à la différence des neuf assassins semblables à des poupées exécutant simplement leur mission, on sent de l’intelligence dans ses mouvements.</p><p>(Il m’évite… Ce ne sont pas les princes qu’il vise. Où est sa cible ? Où… ?)</p><p>Une démarche qui ne trahit pas son but. Un mouvement sans odeur, comme un pickpocket qui se fond dans la foule.</p><p>(Ses pas sont discrets. Son odeur se confond avec les parfums ambiants. Je peux le perdre.)</p><p>Le dernier assassin a poussé chaque détail à son paroxysme. C’est précisément celui-là que William veut chasser. Mais il le perd de vue. Les pas sont trop légers, l’odeur trop diffusée. L’irritation fait couler la sueur le long de son dos.</p><p>Cependant—</p><p>(Une fuite de « talent ». Il s’est précipité après avoir trouvé la cible, hein ?)</p><p>William abat l’assassin qu’il allait perdre. Juste à temps.</p><p>La brume commence à se dissiper. C’est la dernière chance pour chacun.</p><p>« Je t’ai vu ! »</p><p>William surgit devant la cible probable. L’assassin est juste en face. Son arme de prédilection ressemble à un sabre. William n’a qu’un couteau de table.</p><p>« Ne te mets pas en travers. »</p><p>L’assassin a une voix plus aiguë que prévu. Il brandit sa lame.</p><p>William glisse son couteau dans l’interstice de ses mouvements. L’assassin le détourne avec une adresse étonnante. Son corps d’une souplesse prodigieuse se tord dans un angle invraisemblable, et sa lame vise la gorge de William depuis une position impossible.</p><p>(Celui-là… est fort !)</p><p>Aucun son dans ses gestes. Il rend naturels des mouvements contre nature. Ce n’est pas la force d’un puissant, mais une force patiemment bâtie à partir de la faiblesse. Extrêmement gênant, car dénué de l’odeur d’un guerrier.</p><p>« Je te tuerai ! »</p><p>William est surpris. Il n’a jamais senti un désir de meurtre aussi pur. Une lame chargée d’une volonté si nette. Quelle pression dégagerait-il s’il renonçait à protéger la personne derrière William ?</p><p>« Fff. »</p><p>À y regarder de près, sa faiblesse décevrait tout le monde.</p><p>« Hyu. »</p><p>Tout son corps jaillit dans un mouvement élastique et souple. Il ne profite pas d’une ouverture : il crée une ouverture, puis s’y engouffre. Son adversaire n’est pas un guerrier. Et pas vraiment un assassin non plus.</p><p>(Ce mouvement… se peut-il ?)</p><p>Parce qu’il reconnaît ce mouvement, William n’hésite pas. Il ajuste son couteau à la trajectoire de l’adversaire. L’assassin abat sa lame dans un coup décisif.</p><p>Les deux couteaux se croisent.</p><p>« Désolée… pourquoi ? »</p><p>Le masque de l’assassin se brise. Ce qui apparaît dessous, c’est une belle femme à la peau brune : Favela, amie proche de William.</p><p>« Désolée… ?! »</p><p>William comprend alors qui il protégeait. La cible de cet assassin est la personne derrière lui. Et la raison pour laquelle Favela s’est jointe à l’opération. Il n’y en a qu’une. Une seule.</p><p>En un éclair, William tourne les yeux derrière lui. Il n’a pas besoin de forcer son regard : il ne peut se tromper sur la silhouette de cet homme, gravée dans ses paupières.</p><p>(Bien sûr.)</p><p>Il ignore comment les choses se sont enchaînées, mais Favela a appris que Vlad, le bourreau de sa sœur, serait présent, et a intégré cette donnée à une mission d’assassinat préexistante. S’il a répété dans l’ombre ce qu’il a fait à Arlette, il a dû s’attirer bien des haines. Qu’il ait été pris pour cible par une guilde d’assassins n’a rien d’étonnant. Pas plus que le fait que Favela s’y soit ralliée.</p><p>(Mais pourquoi avoir pris deux complices… idiote.)</p><p>On a franchi un seuil. Leurs chemins ne se croiseront plus jamais. Même si Kyle a son mot à dire, Favela ne doit pas encore en saisir toute la portée. D’où une bévue pareille.</p><p>William agrippe le visage de Favela, maquillé avec ostentation.</p><p>« Fuis au lieu habituel. Après ça, nous réglerons nos comptes. »</p><p>Les mots ont l’air doux, mais son ton est proche de l’ordre. Un simple échange de regards suffit : chacun comprend les pensées de l’autre. Favela sent douloureusement à quel point William est en colère.</p><p>À peine libérée, elle détale dans la brume. Ses pas sont rapides, silencieux. Lorsque le brouillard s’étiole, l’obscurité de la nuit prend le parti de Favela.</p><p>Quand la brume a presque disparu et que la salle recommence à bruire devant le spectacle macabre—</p><p>« Vous êtes… le Masque Blanc ? »</p><p>Vlad l’interpelle. Pour lui, William est un sauveur. Et pour les autres aussi. Le héros qui a balayé les assassins. Bien plus convaincant que ces impressions de malaise passagères. Qu’ils aient été protégés, qu’une tuerie ait été empêchée, voilà des faits qui annihilent toute suspicion en ce lieu.</p><p>William porte la main à son visage. Les masques se sont brisés au même moment et gisent au sol. Il est à découvert. C’est très bien ainsi. À proprement parler, « ceci » n’est pas l’œuvre de « White », mais la vengeance d’« Al » lui-même. Cela n’a de sens qu’à visage nu.</p><p>« Oui, Vlad. Je suis le Masque Blanc, William Liwius. »</p><p>C’est une déclaration de guerre. La première et la dernière vengeance confiée à celui qui fut blanchi, vidé de ses couleurs. L’homme en face. Sa sœur et son frère lui ressemblaient autrefois. Les mêmes cheveux, les mêmes yeux, un garçon doux. Peut-être avait-il deviné à l’époque. Ou peut-être qu’un esclave de plus n’avait laissé aucune trace dans sa mémoire—</p><p>« Merci, William. Vous m’avez sauvé la vie. »</p><p>Vlad tend la main, ému. William la serre de bon gré.</p><p>William a changé. Le gentil petit garçon est mort ce jour-là, et ce même jour il a touché du doigt un désespoir sans fond, avec ses cheveux devenus blancs. En tant que « White », mu par sa haine, il a fourni des efforts surhumains, amassé savoir et puissance. Il a compris son rôle et s’est préparé à gravir la haute tour.</p><p>Alors Vlad, à côté de cela… Il n’est pas question de se laisser guider par une simple impulsion. Qu’est-il, comparé au trône qu’il vise ? Cela ne veut pas dire qu’on puisse le négliger. Même s’il n’est qu’un amuse-bouche pour William, tout est pour « Al ». « Al » fait partie de lui ; il faut lui offrir un peu plus qu’il ne l’admettrait.</p><p>« Ce n’est pas grand-chose. »</p><p>Ainsi, William adresse à Vlad son plus beau sourire.</p><p>Il lui rendra, au centuple, le désespoir reçu ce jour-là. Ce sourire en est la déclaration muette.</p><p>○</p><p>La salle est silencieuse. La brume s’est levée, et neuf cadavres jonchent le sol. Mais personne ne regarde ce spectacle. Tous fixent un seul point, incapables de détourner le regard.</p><p>La silhouette impassible révélée sous le Masque Blanc.</p><p>Les cheveux blancs éclatants reflètent la lumière des bougies et projettent sur lui une ombre rouge. Son regard assuré, plein de force, donne davantage encore de relief à ses traits que lorsqu’ils étaient dissimulés. Son corps, masse d’efficacité façonnée sans le moindre déchet, laisse pourtant deviner, dans sa souplesse, une inquiétante emprise sur ceux qui le contemplent.</p><p>C’est un homme fait pour la nuit. Un homme qui sied à la lune. Le croiser au clair de lune suffirait à couper le souffle devant sa beauté. Comme la lune, il attire les regards.</p><p>Il était un homme semblable à la lune.</p><p>« … Monsieur Carl. J’en ai laissé un s’échapper. Je ne peux guère faire plus, je vous laisse la suite. »</p><p>Une seule phrase, et l’image est figée. La plupart des gens présents ne se souviennent même pas de ce qu’ils pensaient un instant plus tôt. Non : l’impression qu’ils avaient de William s’efface, remplacée par cette vision. Le passé se brouille. William dégage maintenant un charme irrésistible.</p><p>« Fais attention ! »</p><p>Le seul à garder son calme est Curl, qui le voit souvent. Même Erhart et Valdias n’auraient jamais imaginé qu’un homme doté d’un tel pouvoir d’attraction se cachait sous ce masque.</p><p>« Je vois. Cet effet-là fonctionne. »</p><p>Erhart s’exclame, admiratif. L’image forte, l’aura fascinante que William a imprimées ici sont nées précisément parce qu’il les gardait d’ordinaire derrière un masque. Qu’il soit loup-garou ou gentil garçon, le Masque Blanc trouble, agace, stimule.</p><p>L’acte de se cacher n’est efficace que si l’on a confiance en ce qui se trouve dessous. C’est une mise en scène de soi pour mieux captiver. Plus on en apprend sur celui qui se cache derrière le masque, plus le mystère peut se dissiper. Mais devant l’homme nommé William Liwius—</p><p>« William, Monsieur… »</p><p>Même ceux qui brillaient—</p>
Revision Notes
Correction systématique des formulations lourdes ou maladroites pour une meilleure fluidité tout en conservant le sens et le ton du texte source. Uniformisation des noms propres et titres (Erhart/Eyhart, Carl/Karl/Curl, Masque Blanc, etc.) en respectant les usages déjà établis dans la traduction. Clarification de certaines répliques ambiguës (par ex. la pique de William à Gilbert) pour mieux refléter le sous-entendu sans ajouter d'informations étrangères. Réécriture de segments descriptifs pour renforcer le style narratif et la lisibilité (périphrases sur le charme de William, métaphores de la lune) sans altérer le contenu. Ajustement de la ponctuation (tirets, cadratins, points de suspension, guillemets) pour respecter les conventions françaises et mieux marquer les ruptures ou effets de style. Correction d'accords, de temps verbaux et de registres de langue incohérents, tout en conservant la voix interne de William et la narration au passé. Maintien strict de toutes les balises HTML et de la structure du texte, en ne modifiant que le contenu linguistique. Restore / complete the final line. The original ends on an unfinished comparative phrase; ensure the French either mirrors the effect faithfully or, if the source Japanese clarifies, include the missing continuation instead of stopping at « Même ceux qui brillaient— ». Standardise character names consistently across the chapter and series: choose canonical forms (e.g. Erhart, Vlad, Gilbert, Hilda, Curl ou Carl, Valdias, Eleonora, Gregor, Anselm, Favela/Favera) and align all occurrences. Avoid mixing "Curl"/"Carl"/"Karl" in the same scene. Revisit "V-Vladfo…" and "Zhang" segments with reference to the original language if possible. If "Zhang" is a key name (family name / alias), do not omit it; if it is a mistranscription in the source, decide on the correct form (e.g. Vlad von…, Radovic, etc.) and normalise. Clarify "Skilled spill!" → current "Une fuite de 'talent'" is opaque. For example: "(Une fuite de technique ! Il s’est trahi en se précipitant dès qu’il a trouvé sa cible ?)" to convey that his skill leaked through and revealed him. Adjust register in a few internal monologues to better match the dark fantasy/light novel tone while staying natural: e.g. replace "buveur de comptoir" with « beau parleur de taverne » or « ivrogne de salon », "fichu bordel" with « sale pétrin » or « satanée situation ». Clarify the confusing "monks" line. If the intended meaning is "les moines" (unlikely in this context) or "les assassins"/"les autres"/"les mercenaires", adjust accordingly. Do not leave a mistranslation from machine-English. Review the switch between internal monologue (je) and external narration (il). Either mark all first-person thoughts clearly as such (parentheses, italics) and keep narration in third-person, or standardise to one consistent method. Where the source has deliberate repetition ("Kill, kill, kill, kill"; "Tuer, tuer, tuer, tuer") and rhythmic emphasis, maintain it as done; that choice is good. Ensure similar stylistic effects (e.g. short paragraphs, dashes) match the intent and do not inadvertently change meaning. Maintain consistent terminology for "Masque Blanc" as an epithet/title. If used as a codename, capitalise both words throughout. Minor polishing: "L’invincible Dixième Corps de Karl repose sur Curl." → clarify: e.g. "L’invincible Dixième corps de Karl repose sur lui, sur Curl."; "Il est à découvert. C’est très bien ainsi." is good; keep such clarity elsewhere.