Chapter 1015 - Revision Interface
Hunter Academy Revenge Of The Weakest
Translation Status
CompletedConfidence Score
Validation
PassedOriginal Translation
Title
Chapitre 1015 - 239.1 - À propos de Sylvie
Content
<h1>Chapitre 1015 - 239.1 - À propos de Sylvie</h1> <p>« Alors ils découvriront ce qui arrive lorsqu'on pousse une Emberheart dans ses derniers retranchements. »</p> <p>En entendant ces mots...</p> <p>Sylvie ne put réprimer une réaction.</p> <p>Le coin de ses lèvres trembla presque imperceptiblement avant de se courber légèrement - un mouvement subtil, mais suffisant pour adoucir les marques d'inquiétude qui persistaient sur son visage. Ce n'était ni un rire, ni un véritable soulagement. Plutôt quelque chose de plus intime, de plus profondément ancré en elle.</p> <p>« ...Merci », murmura-t-elle, la voix empreinte d'une sincérité rare.</p> <p>Irina lui jeta un regard en biais, visiblement surprise par cette vulnérabilité inattendue. Un silence chargé s'installa entre elles.</p> <p>Puis - avec une hésitation calculée, comme si elle-même ne comprenait pas tout à fait son geste - Irina leva la main et tapota rapidement la tête de Sylvie, d'un mouvement maladroit mais délibéré. Ses doigts effleurèrent une fraction de seconde les mèches argentées avant de se retirer précipitamment, évitant soigneusement toute démonstration trop sentimentale.</p> <p>Elle esquissa alors une expression indéchiffrable - quelque part entre un sourire en coin et un haussement d'épaules désinvolte.</p> <p>« De rien », répondit-elle simplement.</p> <p>Le moment suspendu dura encore un instant, jusqu'à ce que Layla ne le brise en s'étirant avec un grognement théâtral. « Bon, assez de drames émotionnels pour aujourd'hui. Je file au dortoir avant qu'un prof zélé ne nous inflige un cours impromptu. »</p> <p>Jasmine laissa échapper un ricanement. « Toujours préférable à un duel surprise. Ça, c'est autrement plus douloureux. »</p> <p>« Parle pour toi », rétorqua Layla en s'éloignant déjà d'une démarche nonchalante. « J'ai encaissé bien pire que tes pitreries. »</p> <p>Jasmine roula des yeux avec exagération avant de lui emboîter le pas. « S'il te plaît, ton bouclier a plus de fissures que tes répliques n'ont de mordant. »</p> <p>Astron marqua une pause presque imperceptible, son regard revenant une dernière fois vers Sylvie. Il ne prononça aucun mot - mais esquissa un hochement de tête à peine perceptible.</p> <p>Puis il tourna les talons à son tour, sans autre formalité.</p> <p>Ainsi, le groupe commença lentement à se disperser - un à un, leurs pas résonnant brièvement avant de s'évanouir dans différentes directions, laissant Sylvie seule dans le couloir baigné de cette lumière dorée caractéristique de l'académie.</p> <p>Elle resta immobile un long moment, les paupières mi-closes, les mains jointes avec délicatesse devant elle.</p> <p>Ce n'était pas terminé.</p> <p>Mais désormais, elle n'était plus seule.</p> <p>*****</p> <p>Le soir s'épaississait tandis que les dernières lueurs du crépuscule se fondaient en une douce obscurité indigo. Les lanternes magiques de l'académie s'étaient progressivement illuminées, dessinant des îlots de lumière dorée le long des allées désertes. La plupart des étudiants avaient déjà regagné leurs quartiers - trop épuisés par les épreuves de la journée ou trop accablés par l'approche des évaluations finales pour traîner dans les couloirs.</p> <p>Astron et Irina avançaient côte à côte dans un silence complice. Leurs pas s'accordaient parfaitement, ni trop rapides ni trop lents, simplement réguliers et synchronisés. L'atmosphère était si paisible qu'on distinguait clairement le bruissement des feuilles dans les arbres environnants.</p> <p>Irina garda longtemps les yeux fixés droit devant elle. Puis, d'un regard latéral chargé de sous-entendus, elle rompit enfin le silence.</p> <p>« Qu'est-ce que tu en penses, au fond ? »</p> <p>Astron ne tourna pas la tête vers elle, mais elle perçut immédiatement le subtil changement dans son expression - ce léger plissement des yeux révélateur d'une profonde réflexion.</p> <p>Il ne demanda pas à quoi elle faisait allusion. Aucun besoin.</p> <p>« Sylvie. »</p> <p>Les mots d'Irina se dissipèrent dans l'air du soir comme les dernières volutes de fumée d'une bougie éteinte - légers dans leur ton, mais lourds de signification.</p> <p>« J'ai toujours remarqué que tu traitais Sylvie... différemment des autres élèves. »</p> <p>Le regard d'Astron ne bougea pas, mais le rythme de ses pas ralentit presque imperceptiblement - un détail infime que seule Irina, avec son sens aiguisé de l'observation, aurait pu remarquer.</p> <p>« Différemment comment ? » demanda-t-il, la voix volontairement neutre, impénétrable.</p> <p>« Je veux dire... », poursuivit Irina, les yeux toujours fixés sur le chemin devant eux, « tu ne t'intéresses d'habitude pas aux étudiants. Surtout pas à ceux de bas niveau. À moins qu'ils ne se mettent en travers de ta route ou qu'ils aient quelque chose à t'offrir. »</p> <p>Un nouveau silence, plus éloquent que des mots. Astron ne répondit pas, mais son mutisme était désormais chargé de sens.</p> <p>« Pourtant », continua Irina avec une perspicacité aiguë, « tu lui as parlé normalement. Tu l'as laissée s'asseoir près de toi, tu as répondu à ses questions avant même qu'elle ne les formule complètement. Tu as veillé sur elle pendant les exercices collectifs, dans les donjons initiatiques... même lors des simulations. Discrètement, mais systématiquement. »</p> <p>Toujours aucune réponse de sa part.</p> <p>La voix d'Irina s'adoucit légèrement en tonalité, mais pas en intensité. « Et ce comportement est... inhabituel chez toi. Tu ne perds pas ton temps en bavardages superflus. Tu ne gaspilles pas ton énergie sur des gens avant d'avoir évalué leur véritable valeur. »</p> <p>L'expression d'Astron demeurait parfaitement neutre. Pourtant, une tension palpable s'était installée entre eux, comme un fil invisible tendu à son point de rupture.</p> <p>« Où veux-tu en venir exactement ? » finit-il par demander, d'un ton délibérément égal et mesuré.</p> <p>Le sourire énigmatique d'Irina réapparut - à la fois léger et pénétrant. Elle tourna légèrement la tête, juste assez pour capter son profil à la lueur vacillante des lanternes. « Où je veux en venir ? » répéta-t-elle, la voix basse et calculée. « Disons simplement que... j'ai l'impression tenace que tu savais quelque chose à propos de Sylvie que personne d'autre ne connaissait. Dès le tout début. »</p> <p>Le vent chuchota de nouveau à travers les branches, et dans le silence qui suivit, ses mots restèrent suspendus entre eux - à mi-chemin entre une question directe et une accusation voilée. Elle ne pressait pas pour une réponse immédiate.</p> <p>Mais elle observait. Attentivement.</p> <p>Astron tourna finalement la tête, et pour la première fois depuis le début de leur conversation, ses yeux rencontrèrent pleinement ceux d'Irina.</p> <p>Violet profond. Impassible. Inébranlable.</p> <p>Ce regard particulier qui ne se contentait pas de voir - mais qui lisait en profondeur. Pas les pensées superficielles. Pas le simple langage corporel. Mais les courants sous-jacents, les frémissements à peine perceptibles sous la surface du contrôle apparent.</p> <p>Irina soutint son regard une seconde de trop. Et voilà qu'elle le ressentait à nouveau - ce poids particulier. Cette immobilité déconcertante chez lui qui inversait soudain les rôles, lui donnant l'étrange impression d'être celle qui était scrutée, malgré toutes ses questions.</p> <p>Il y avait indiscutablement quelque chose qu'il lui cachait. Elle le sentait avec autant de certitude qu'on sent un courant d'air froid. Mais avant qu'elle ne puisse insister davantage, Astron prit enfin la parole.</p> <p>« ...C'est exact », admit-il calmement. « Dès le départ, j'ai su pour ses capacités exceptionnelles. »</p> <p>Les lèvres d'Irina s'entrouvrirent légèrement en une expression de surprise muette.</p> <p>Astron poursuivit, imperturbable. « Tu te souviens de ce dont j'ai parlé pendant les mi-sessions ? Lorsque Sylvie m'a sauvé. »</p> <p>Ses doigts tressaillirent imperceptiblement à ses côtés.</p> <p>« Oui », murmura-t-elle, presque à contrecœur. « Les mi-sessions, n'est-ce pas ? »</p> <p>Il hocha lentement la tête, levant les yeux vers le ciel comme si les étoiles lui rappelaient ce souvenir précis. Le bruissement des feuilles semblait s'intensifier, comme si la nature elle-même retenait son souffle pour écouter la suite de ses révélations.</p> <p>« À ce moment précis, sans l'intervention de Sylvie... je serais mort », déclara-t-il avec une froide objectivité. « L'instructrice en chef l'a elle-même confirmé. Elle a précisé que seule Sylvie aurait pu réaliser ce type particulier de tissage de soins. Même les instructeurs diplômés n'auraient pas pu me stabiliser assez rapidement. »</p> <p>Les épaules d'Irina se raidirent imperceptiblement.</p> <p>Les mots ne la frappèrent pas immédiatement - ils s'enfoncèrent plutôt progressivement en elle, comme des pierres tombant dans les profondeurs d'un lac. Et sous le poids de cette révélation, sous l'idée qu'il avait frôlé la disparition pure et simple, quelque chose en elle se contracta douloureusement.</p> <p>Elle ne voulait pas entendre cela.</p> <p>Elle refusait de s'imaginer ce scénario.</p> <p>« ...Tu as failli... », commença-t-elle avant de s'interrompre, la mâchoire étrangement serrée.</p> <p>Astron sembla ignorer son interruption, ou peut-être choisit-il délibérément de ne pas y prêter attention. Il continua à contempler le ciel nocturne, la voix toujours aussi posée.</p> <p>« J'avais déjà des soupçons avant cet incident », révéla-t-il. « Mais ce moment les a définitivement confirmés. »</p> <p>Irina détourna le regard, comme si la fraîcheur soudaine de la nuit venait enfin de la pénétrer. « Donc tu avais des soupçons bien avant... »</p> <p>« Tu connais la nature particulière de ma vision », répondit Astron en la fixant à nouveau. « Ce que je perçois... ce que je sens... cela dépasse souvent la compréhension des autres. Mais quand je l'ai observée à cette époque - Sylvie n'était pas simplement une étudiante timide de la périphérie. Il y avait quelque chose d'inhabituel dans la texture même de son mana, dès le premier jour. »</p> <p>Irina ferma brièvement les yeux, comme pour se protéger d'une lumière trop vive.</p> <p>Ce n'était pas de la jalousie qu'elle ressentait. Ni même de la méfiance.</p> <p>Pourtant, entendre ces révélations... fit remuer en elle quelque chose de froid et d'inconfortable, comme un souvenir ancien refaisant surface.</p> <p>« ...Je comprends », murmura-t-elle avec une douceur calculée.</p> <p>Ce n'était pas une accusation directe.</p> <p>Mais ce n'était pas non plus une acceptation totale.</p>